C'est dans le cadre d'une réflexion générale, au cours d'une pastorale
que se situe mon intervention, après et avant d'autres intervenants,
concernant un thème qui peut et doit nous préoccuper : Comment durer
dans le ministère. En effet, certains ont commencé mais n'ont pas
"duré". Ils n'ont pas persévéré jusqu'au bout, jusqu'à la fin. Il ne
s'agit pas seulement de prendre un bon départ, encore faut-il être à
l'arrivée, comme l'écrit l'apôtre Paul : « J’ai combattu le bon
combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. » 2 Timothée 4.7
Nous avons plusieurs exemples dans la Bible, parmi lesquels je citerai :
Saül dans l'Ancien Testament, comme roi sur Israël et
Démas un ancien
compagnon de Paul. Saül avait eu un départ excellent, choisi, appelé et
oint par le prophète Samuel, selon les instructions précises de Dieu.
Mais on connaît la suite. Démas était un des compagnons d'œuvre de
l'apôtre Paul. Il avait participé avec lui à bien des combats et avait
vécu des choses glorieuses et voici que quelques années plus tard
l'apôtre dans la peine écrit à son sujet ces simples et dramatique
paroles : « Démas m’a abandonné, par amour pour le siècle présent et
il est parti pour Thessalonique. » 2 Timothée 4.10 Il y a un texte
qui m'a toujours interpellé. Il se trouve dans la complainte de David au
sujet de Saül et Jonathan, lorsqu'ils furent tués dans le combat contre
les Philistins : « Voici le cantique funèbre que David composa sur
Saül et sur Jonathan, son fils et qu’il ordonna d’enseigner aux enfants
de Juda. C’est le cantique de l’arc : il est écrit dans le livre du
Juste. L’élite d’Israël a succombé sur tes collines ! Comment des
héros sont-ils tombés ? Ne l’annoncez point dans Gath, n’en publiez
point la nouvelle dans les rues d’Askalon, de peur que les filles des
Philistins ne se réjouissent, de peur que les filles des incirconcis ne
triomphent. Montagnes de Guilboa ! Qu’il n’y ait sur vous ni rosée ni
pluie, ni champs qui donnent des prémices pour les offrandes ! Car là
ont été jetés les boucliers des héros, le bouclier de Saül ; l’huile a
cessé de les oindre. » 2 Samuel 1.17-21 Dans ce cantique funèbre
David pose la question et donne la réponse : Comment des héros
sont-ils tombés ? L'huile a cessé de
les oindre. Je crois que lorsque l'onction cesse sur une personne, le
ministère s'arrête. Il peut encore continuer pendant un temps mais c'est
comme une mèche qui continue de brûler, alors qu'i n'y a plus d'huile
dans la lampe. Elle consomme ce qui reste en elle, puis se consume
elle-même, avant de s'éteindre complètement. On pourrait prendre un
exemple plus moderne : Lorsqu’une voiture manque d'essence, elle peut
encore rouler sus sa lancée mais elle n'ira pas très loin et finira par
s'arrêter. Chacun de nous peut réfléchir aux cas de Saül et de Démas et
en tirer les conclusions. Je vais maintenant vous parler d'un homme
qui est allé jusqu'au bout de sa mission et qui est un modèle de
pérennité dans le ministère : l'apôtre Paul. Écoutons ce qu'il dit :
"Mais je ne fais pour moi-même aucun cas de ma vie, comme si elle
m’était précieuse, pourvu que j’accomplisse ma course avec joie et le
ministère que j’ai reçu du Seigneur Jésus, d’annoncer la bonne nouvelle
de la grâce de Dieu." Actes 20.24 Trois pensées fortes se dégagent
de sa réponse à Agrippa : • Je ne fais pour moi-même aucun cas de ma
vie; Paul était un homme entièrement donné au Seigneur. Il n'a jamais
recherché ses propres intérêts, ni son confort, ni même un pouvoir ou
une autorité personnelle. Ce qui a perdu Démas c'est son amour pour
le Monde, ses plaisirs et l'amour de son confort. • Pourvu que
j'accomplisse ma course avec joie; Paul était animé du désir et de la
volonté de demeurer fidèle au Seigneur jusqu'à la fin de sa vie et aussi
de la confiance que sa vie dépendait entièrement de Dieu dans les mains
duquel il l'avait remise. « ... car je sais en qui j’ai cru et je
suis persuadé qu’il a la puissance de garder mon dépôt jusqu’à ce
jour-là. » 2 Timothée 1.12 « Ainsi parle l’Éternel : que le sage ne
se glorifie pas de sa sagesse, que le fort ne se glorifie pas de sa
force, que le riche ne se glorifie pas de sa richesse. » Jérémie 9.23
• Le ministère que j'ai reçu du Seigneur. Paul savait et disait
publiquement que le ministère qu'il exerçait était un don de grâce que
le Seigneur lui avait fait :"par faveur". Tant que nous demeurons
conscients de notre propre incapacité et indignité, nous demeurons dans
un état d'esprit qui permet de conserver jusqu'au bout l'onction divine
pour le service. Ce qui a perdu Saül c'est son orgueil « Samuel dit : Lorsque tu étais petit à tes yeux, n’es-tu pas
devenu le chef des tribus d’Israël et l’Éternel ne t’a-t-il pas oint
pour que tu sois roi sur Israël ? »1 Samuel 15.17 Le ministère est un don de
Christ, accordé sur la base de la grâce et le danger c'est de faire
passer le don avant le donateur.
- Saül était attaché à la royauté
plus qu'à l'Éternel, qui la lui avait donnée ;
- Démas, avait vécu
dans la compagnie de Paul des choses extraordinaires mais il semble que
son cœur n'était pas entièrement donné à Celui qui opère ces œuvres ;
- La force de l'apôtre Paul c'est que Christ était sa vie (Philippiens
1.21).
Avant le ministère, il y a notre relation personnelle avec le
Seigneur Jésus-Christ. Elle est le gage et le moyen de demeurer jusqu'au
bout un fidèle serviteur. La force qui permet de persévérer jusqu'au
bout dans le ministère, comme d'ailleurs dans la vie de disciple de
Christ, vient du Seigneur lui-même et nous est communiqué par le moyen
de la communion avec Lui. C’est le plus important et le principe
de la vie spirituelle. Écoutons ce que dit Jésus : « Demeurez en moi
et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du
fruit, s’il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus,
si vous ne demeurez en moi. Je suis le cep, vous êtes les sarments.
Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit
car sans moi vous ne pouvez rien faire. » Jean 15.4-5 L'apôtre Paul a
pu aller jusqu'au bout parce qu'il vivait dans la communion du Seigneur
et qu'ainsi il tirait sa force de Lui. Voici ce qu'il a écrit :
«
Christ est ma vie. » Philippiens 1.21 Enfin, écoutons pour conclure
la confession de celui qui affirme avoir été saisi par Jésus-Christ :
« J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui
vis, c’est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair,
je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré
lui-même pour moi. » Galates 2.20 Voilà chers frères et sœurs ce qui
nous permettra de durer au service de notre Maître béni.

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