Le texte de référence concernant l’unité des chrétiens est certainement
Jean 17.20-23. "afin que tous soient un…qu’ils soient parfaitement
un…" "Être un" est-ce réellement possible dans le sens de Actes 2.42-47 "
Être ensemble… avoir tout en commun… " Ou encore comme le dit
Jésus : "Si deux s’accordent … Si deux ou trois sont assemblés en mon
Nom." Matthieu 18.19-20 Actes 4.24 révèle l'unité dans la prière : «
Ils élevèrent à Dieu la voix tous ensemble". Quelle est "l'unité" que
nous rechercherons : "l'unité minima" chacun conservant son identité, sa
sensibilité spirituelle, pour s'efforcer d'être unis sur des points
communs, arriver à un consensus ? Par exemple :
- Un seul Dieu mais
quel Dieu ?
- Un seul Sauveur mais quel sauveur ?
- Un seul Esprit
mais quel esprit ?
- Une seule foi mais quelle foi ?
- Une seule
Bible mais quelle lecture ?
- Un seul baptême mais quel baptême ?
L’apôtre Paul parle de l’unité de la foi, de l’unité de l’esprit, de
l’unité de l’âme et de la pensée… (Philippiens 2.1-2, Éphésiens 4.3,
4.13).Peut-on vivre cette unité avec des églises différentes, les
dénominations, les sensibilités religieuses ? Nous comprenons que
l'église locale est l'endroit où l’unité doit commencer. Pourtant
nous voyons que surviennent très tôt des sujets de divisions dans
l’église de Jérusalem (Actes 6.1), puis lors de la conversion des
premiers incirconcis (Actes 11.2). Et beaucoup plus grave lorsque est
remise en cause la doctrine fondamentale de l’Église : le salut par la
foi (Actes 15.1). Mais à chaque fois, un effort est accompli et une
solution est trouvée pour préserver l’unité de l’Église… Il n’en sera
pas hélas, toujours ainsi… En Actes 15.36-39, nous lisons qu'un
désaccord inconciliable produit une fracture entre Paul et Barnabas.
Plus tard l’histoire de l’Église comptera de nombreuses divisions dues,
soit à la personnalité des hommes, soit à des questions de doctrines.
Dès les premiers siècles la question de la primauté de l’évêque de Rome,
en regard avec celui de Constantinople, va produire l’Église Catholique
romaine et l’Église Orthodoxe. De nombreux autres schismes ou
séparations surviendront, soit dans le catholicisme, avec la
scission de
l’Église Anglicane, soit chez les orthodoxes. Jusque-là il s’agissait
surtout de questions de personnes et de primauté. Mais il se produira
d’autres séparations pour des raisons d’ordre doctrinal. Le
Protestantisme en est issue, après la véhémente protestation de Luther
au sujet des " indulgences ". Calvin et bien d’autres participeront avec
juste raison à maintenir la vérité des Écritures et des enseignements du
Christ, malgré les séparations et les persécutions qui en découleront.
Nous constatons aussi que la Réforme ne va pas au bout de la
restauration des Écritures et les réformés, qui ont le mérite de
rétablir la doctrine de la grâce, de remettre la Bible au premier plan,
ont laissé subsister quelques traditions du catholicisme tel que le
baptême des enfants. Le protestantisme lui-même connaîtra ses
divisions. On remarque que chaque avancée dans la découverte de la
pratique de la Parole de Dieu remet en cause cette unité tant désirée.
Alors on se rappelle les paroles même du Seigneur : " Je ne suis pas
venu apporter la paix mais la division " Matthieu 10.34-35
Il parle
ici de la contestation et de l'opposition qu'engendre la décision ferme
de le suivre, une conversion sans concession. On voit bien que "
l’épée " dont parle le Seigneur, est une épée qui sépare.
« Car
la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée
quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit,
jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur
(C’est l’épée de l’Esprit.) » Hébreux 4.12 Il y a des divisions
nécessaires à la manifestation de la vérité. Jésus a été pour son
peuple un sujet de contestation et de division. Cependant bien que cela
lui en a coûté, il n’a jamais transigé avec la Vérité. Il paraît
difficile de maintenir l’unité des sentiments chrétiens, dans la
charité, lorsqu’on ne professe pas les mêmes convictions sur la doctrine
des Écritures ou dans sa pratique. Cependant, si nous sommes séparés
ou en désaccord, nous pouvons nous aimer (Ephésiens 4.1-7). L'unité,
selon les Écritures La prière de Jésus est : qu'ils soient uns comme
nous sommes un, c’est-à-dire comme lui et son Père sont unis.
L'apôtre Paul exhorte les Philippiens à marcher d'un même pas
(Philippiens ch. 4). Pour cela, il faut-il être d'accord (Amos 3.3).
Jésus a prié pour ceux que le Père lui a donnés, les siens, ses
disciples : les enfants que le Père lui a donnés (Jean ch. 17, Hébreux
2.13). Il s'agit de :
- Ceux qui sont nés de nouveau, les enfants
de Dieu, ceux qui gardent sa parole (Jean 17.6, ceux qui connaissent le
seul vrai Dieu et celui qu'il a envoyé, Jésus-Christ, Jean 17.3)
;
- Ceux qui sont sanctifiés (= séparés) par la Parole de la Vérité (Jean
17.17-19) ;
- Ceux qui se sanctifient, ce sont ceux qui se séparent
du monde, de l'erreur, par la vérité ;
- Ceux qui s'attachent aux
saines paroles du Seigneur Jésus-Christ (1 Timothée 6.3, 2 Timothée
1.13).
Ceux qui ne disent pas seulement "Seigneur, Seigneur ! Mais
ceux qui demeurent dans la PAROLE DE CHRIST, qui gardent ses paroles
(Jean 14.21-24, Matthieu 7.21-28). Or, nous l'avons vu, la Parole de
Dieu est comme une épée tranchante qui sépare = sanctifie (Hébreux ch.
4). C'est pour les siens, ses rachetés, ses disciples, ses brebis,
que Jésus prie, afin qu'ils soient "uns dans la vérité". L'amour n'est
pas séparable de la vérité… Pratiquer la vérité dans l'amour et l'amour
dans la vérité… L'un ne va pas sans l'autre (2 Jean). Marcher dans la
vérité, c'est marcher dans la PAROLE DE DIEU; se tenir dans la vérité
c'est se tenir dans LA PAROLE DE DIEU; Le Diable ne se tient pas dans la
vérité, c'est le Menteur et le père du mensonge, son but c'est de
détourner les enfants de Dieu de la vérité afin de les entraîner dans le
mensonge, l'erreur, les fausses doctrines (Jean 8.44). L'unité n'est
possible que sur le fondement DE LA PAROLE DE DIEU, LA VÉRITÉ… Notre
attitude à l'encontre des fausses doctrines, des enseignements
mensongers, c'est de les dénoncer, de les réfuter, d'avertir, de
censurer, de reprendre, d'exhorter, avec douceur et en instruisant (2
Timothée 4.2, 1 Timothée 6.3, Tite 1.9).
Réfuter ce qui contredit la
Parole de Dieu, mettre en garde contre toute erreur,
dénoncer les fausses
doctrines qui entraînent les disciples du Seigneur hors de la vérité.
Affermir les chrétiens dans la foi… (Éphésiens 4.14, 1 Timothée 6.3).
Cela produira certainement des réactions opposées et des séparations.
L'unité dont il est question dans la prière de Jésus n'est pas une unité
de rassemblement, de compromis, de consensus. C'est:
- L'unité de
l'esprit, un même esprit. Par le Saint-Esprit ;
- L'unité de la foi,
une même foi, par la Parole de Dieu (Éphésiens 4.3,14) ;
- L'unité
du corps de Christ, de l'église, par l'amour de Dieu ;
- L'unité de
l'âme, une même âme (Philippiens 2.2) ;
- L'unité des sentiments, un
même sentiment (Philippiens 2.2) ;
- L'unité des biens (Actes 4.32) ;
- L'unité de la prière, un même cœur, une seule voix, une même bouche.
Cette unité est d'origine spirituelle, elle n'est pas le produit de la
conception des hommes. Elle est produite par l'Esprit-Saint, selon la
pensée de Dieu et en Christ. C'est la même unité qui unit le Père et
le Fils. En réalité, c'est une communion. Nous pouvons organiser des
rassemblements, des manifestations mais obtenir la communion c'est une
autre affaire. Il y a des situations dans lesquelles l'union n'est
ni
possible ni souhaitable. Il y a des choses et des personnes avec qui
nous ne pouvons avoir de communion (2 Corinthiens 6.14, Éphésiens
4.4-6).
- Il est question d'un seul Dieu, nous ne pouvons être unis
qu'avec ceux qui ont le même Dieu ;
- Il y a un seul Sauveur et
Seigneur, nous ne pouvons être unis qu'à ceux qui ont le même Sauveur et
le même Seigneur ;
- Il y a un seul Esprit, nous ne pouvons être en
communion qu'avec ceux qui ont le même Esprit, l'Esprit de Dieu… Or tous
n'ont pas l'Esprit de Christ ;
- Il y a une seule foi… Nous ne
pouvons être unis qu'à ceux qui ont la même foi ;
- Il y a un seul
baptême… Il y a un seul corps, qui réunit ceux qui sont nés de Dieu (1
Corinthiens 1ch. 2).
L'unité véritable selon Dieu, ne peut se
réaliser que dans l'amour et dans la vérité. Elle est le fait de
chrétiens adultes, spirituels, qui sont capables de professer la vérité
dans la charité La charité ne cache pas la vérité mais la professe
dans l'amour. Les deux sont inséparables (2 Jean). L'unité n'est donc
pas le produit de "nos bons sentiments". Les bons sentiments lorsqu'ils
sont dépourvus de lucidité sont des pièges. Jésus dit :
« …
soyez prudents comme des serpents. » Matthieu 10.16 Nous devons
conserver l'unité, la communion avec ceux avec qui nous sommes déjà unis
et rechercher la paix avec tous les autres. Nous ne pouvons pas être
unis, selon la prière de Jésus, avec ceux qui enseignent des fausses
doctrines. Les fausses doctrines ne subsistent pas uniquement dans
sectes reconnues, elles se trouvent aussi dans des dénominations dites
chrétiennes où l'on rencontre parfois des enseignements et comportements
étranges et étrangers à la Parole de Dieu. Non seulement nous ne pouvons
pas nous associer à des enseignements et pratiques erronés mais nous
devons les dénoncer et en détourner ceux qui y sont attachés, afin de
les amener à une foi saine. Si nous nous taisons au nom d'une certaine
conception de l'amour, nous donnons à croire que nous les acceptons et
notre témoignage perd de sa crédibilité auprès de ceux qui sont victimes
de l'erreur. Nous ne pouvons-nous unir avec ceux qui se disant
frères ou sœurs en christ, vivent délibérément dans le péché (1
Corinthiens 5.6-13). Aujourd'hui, au nom de l'unité des chrétiens,
nous devrions nous taire et si nous le faisons nous sommes accusés
d'intolérance, de manquer de charité. Or, l'amour c'est aussi
reprendre avec douceur, redresser les adversaires dans l'espérance que
Dieu les éclairera. La véritable unité prend sa source en Dieu, en
Jésus-Christ et elle est produite par le Saint-Esprit. Elle n'est pas
une réunion de personnes pieuses, des rassemblements organisés par de
bons sentiments, manifestant une apparence d'union et cachant des
désaccords flagrants qui surgiront au moindre témoignage de la vraie
foi. Si nous prêchons la vérité, l'erreur sera automatiquement mise
en évidence et cela ne plaira pas à tout le monde. Avec l'apôtre Paul
nous disons que nous ne cherchons pas à plaire aux hommes. « Et
maintenant, est-ce la faveur des hommes que je désire, ou celle de Dieu
? Est-ce que je cherche à plaire aux hommes ? Si je plaisais encore aux
hommes, je ne serais pas serviteur de Christ. » Galates 1.10
Cependant, nous manquons souvent de mesure dans notre discours et nous
ne devons pas oublier que Dieu aime les personnes à qui nous nous
adressons, que beaucoup sont sincères dans leurs pratiques religieuses,
même si ces dernières sont erronées. L'apôtre Paul recommande de
redresser avec douceur et en instruisant. "… redresser avec douceur
les adversaires, dans l'espérance que Dieu leur donnera la repentance
pour arriver à la connaissance de la vérité." 2 Timothée 2.25 Avec
douceur mais REDRESSER ! Pratiquer la vérité dans l'amour.

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