Le titre original de cet article était S.E.F = Sans Eglise Fixe mais
cette expression qui a été utilisée dans un article que j'ai lu
désignant les personnes qui, tout en croyant au Seigneur Jésus-Christ,
vivent leur foi en dehors des églises. Le terme Sans Eglise Fixe
s'appliquerait plutôt à ceux qui vont d'église en église sans se fixer
quelque part, ce qui est encore différent. Mon sujet concerne donc ceux
qui sont "sans église", c’est-à-dire qui n'en fréquentent plus aucune.
Depuis plusieurs années je rencontre de plus en plus de personnes qui
s'efforcent de vivre leur foi chrétienne en dehors des églises locales.
J'ai souvent essayé d'en connaître les véritables motifs mais les
réponses sont tellement diverses, parfois contradictoires. Cependant, on
y trouve généralement les mêmes raisons. À partir d'entretiens avec
plusieurs personnes et des courriers reçus après la lettre aux amis de
PasteurWeb, je vais m'efforcer ici de regrouper les motifs de cette
situation, afin d'en faire une analyse. La plupart des courriers
expriment des sentiments de souffrance et parfois de retenue, comme une
personne brûlée recule lorsqu'on veut la toucher. D'autres sont plus
virulents dans leurs reproches. Nous devons comprendre ceux qui ont
souvent été blessés, agressés ou rejetés par les églises, ce qui produit cet
état d'écorchés vifs. Si mes propos heurtent quelqu'un, qu'il veuille
bien m'excuser. Je n'ai pas voulu m'immiscer dans la vie de ceux que
j'interroge, mon intention est d'aider les uns et les autres à vivre en
paix dans le Seigneur, à s'aimer et s'exhorter mutuellement, en toute
douceur et avec bonté. Personnellement, je crois qu'il est
préférable et plus enrichissant de vivre la communion fraternelle au
sein d'une église locale mais comme nous allons le voir c'est parfois
bien difficile, voire impossible. Pour être juste vous trouverez
dans cet article les avis des uns comme des autres, ceux qui soutiennent
leur position de "sans église" et ceux qui affirment la nécessité de
vivre une communion fraternelle d'église, malgré les difficultés. Pour
introduire ce sujet, voici quelques passages de référence concernant la
relation du Grand et Bon Berger avec ses brebis : « Je chercherai la
brebis qui sera perdue, je ramènerai celle qui se sera éloignée, je
panserai celle qui a une patte cassée et je fortifierai celle qui est
malade. Mais je détruirai celle qui est grasse et forte : je les ferai
paître avec équité. » Ezéchiel 34.16 « Comme un berger, il garde son
troupeau, il le rassemble d’un geste de la main, il porte les agneaux
dans ses bras, il conduit doucement les brebis qui allaitent leurs
petits. » Ésaïe 40.11 « Que vous en semble ? Si un homme a cent
brebis et que l’une d’elles s’égare, ne laisse-t-il pas les
quatre-vingt-dix-neuf autres sur les montagnes, pour aller chercher
celle qui s’est égarée ? Et, s’il la trouve, je vous le dis en vérité,
elle lui cause plus de joie que les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont
pas égarées. » Matthieu 18.12,13 « Je suis le bon berger. Je connais
mes brebis et elles me connaissent, comme le Père me connaît et comme je
connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. » Jean 10.14,15
« Mes brebis entendent ma voix. Moi, je les connais et elles me suivent.
Je leur donne la vie éternelle ; elles ne périront jamais et personne ne
les arrachera de ma main. » Jean 10.27,28 En lisant ces paroles, nous
pouvons comprendre combien le Seigneur se préoccupe de tous ses rachetés
et pas seulement de ceux qui sont dans les églises. Il semble qu'il ait
encore plus de sollicitude pour les brebis qui sont en dehors. « Quel
homme d’entre vous, s’il a cent brebis et qu’il en perde une, ne laisse
les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller après celle
qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve ? » Luc 15.4 Il faut
préciser que tous ceux qui sont en dehors des églises, ne délaissent pas
pour autant la prière et la lecture de la Parole de Dieu, s'efforçant de
garder leur communion avec le Seigneur. Ils affirment d'ailleurs leur
appartenance à l'Eglise de Christ. Néanmoins, beaucoup souffrent du
manque de communion fraternelle. Pourquoi ? Quelles sont les raisons qui
font que des hommes et des femmes qui croient au Seigneur Jésus-Christ,
pour lesquels il est le Sauveur, le Seigneur, le Berger qu'ils aiment,
sont hors des églises locales, assemblées officielles ou églises de
maison ? Selon les réponses à l'enquête de PasteurWeb, nous pouvons
classer les "sans églises" en plusieurs catégories : Ceux qui, pour
des raisons de difficultés relationnelles dues souvent à une sensibilité
exacerbée par des échecs, souffrances et blessures de la vie dans leurs
relations familiales et sociales, éprouvent beaucoup de
difficultés à établir des relations de confiance tellement ils ont été
trompés et déçus. D'autres ne trouvent pas dans les églises
existantes le modèle qui est décrit dans le Nouveau Testament : des
assemblées sous la responsabilité d'anciens ou bergers (pasteurs)
réunissant les disciples pour des activités communes, prières, cultes,
etc. au cours desquelles tous participent selon Paul : « Que faire
donc, frères ? Lorsque vous vous assemblez, les uns ou les autres parmi
vous ont-ils un cantique, une instruction, une révélation, une langue,
une interprétation, que tout se fasse pour l’édification. En est-il qui
parlent en langue, que deux ou trois au plus parlent, chacun à son tour
et que quelqu’un interprète ; s’il n’y a point d’interprète, qu’on se
taise dans l’Eglise et qu’on parle à soi-même et à Dieu. Pour ce qui est
des prophètes, que deux ou trois parlent et que les autres jugent ; et
si un autre, qui est assis, a une révélation, que le premier se taise.
Car vous pouvez tous prophétiser successivement, afin que tous soient
instruits et que tous soient exhortés. » 1 Corinthiens 14.26ss Ceux qui
ne peuvent supporter la manière dont se déroulent les assemblées
dirigées par des "animateurs" créant l'ambiance, le spectacle, suscitant
l'émotion et l'excitation, au son d'instruments de musique et des
percussions, dont le volume sonore est insupportable, voire dangereux
pour les tympans. Et parfois la prestation d'un prédicateur agité muni
de son micro. Enfin, il y a ceux qui sont brimés ou rejetés pour diverses
raisons : des personnes faibles qui n'arrivent pas à se défaire de
certaines mauvaises habitudes, qui impatientent ceux qui sont plus
forts, des personnalités affirmées, qu'il faudrait convaincre plutôt que
vouloir faire plier, d'autres dont la situation sociale ou familiale
pose problème, tels les divorcés remariés à qui on ne pardonne pas la
faute et qui sont placés à vie "sous-discipline", quand on veut bien
accepter leur présence. Mon épouse a rencontré le refus au baptême d'eau
pour cette raison et notre couple n'était pas accepté dans la vie active
de l'église. Cependant, il y a des églises accueillantes,
spirituelles et attentives. Mais comme elles ne sont pas parfaites on
passe souvent à côté sans les remarquer. Enfin, il y a les isolés,
soit par la distance, soit à cause d'un handicap physique ou la
vieillesse, ceux que personne ne visite assez souvent ou parfois pas du
tout. Et puis pour être plus complet, il faut aussi citer ceux qui ne
fréquentent que les grands événements "charismatiques" unitaires dans
lesquels se produisent de "grands prophètes". Il est clair que, pour
eux, la petite église avec son humble pasteur n'est pas à la hauteur de
leur attente. Pardonnez mon ironie mais c'est tellement triste. C’est le
temps de la séduction ! Je remarque que dans les réponses de ceux qui
m'ont écrit, les mêmes motifs reviennent. Voici quelques extraits du
courrier reçu : "Je suis un S.E.F., voire même un chrétien sans
"église" du tout. Je me suis converti en 1983, à l'âge de 41 ans, dans
une petite communauté de 25 membres dont "l'ancien" le plus âgé devait
avoir 25 ou 28 ans. Mais c'est là que Dieu voulait que j'aille pour que
j'y apprenne à le prier et à l'écouter. Mais, très vite, j'ai constaté
jalousie, agressivité, interdits, ce qui m'a passablement surpris en
tant que "jeune" chrétien. Disputes et parti-pris avaient aussi leurs
lots. J'y suis resté pendant près d'une année, puis j'ai fréquenté
une autre assemblée avec assiduité. Mais, au bout de trois ans, j'ai
constaté que les mêmes "messages" nous étaient donnés, comme si Dieu
nous rappelait des choses déjà dites mais que nous n'avions pas
appliquées. Les interventions du Saint-Esprit, à travers quelques
membres, se sont faites de plus en plus rares. Un ferment de division
s'était installé. La division est finalement intervenue alors que
j'avais déjà quitté cette communauté. J'ai compris que je n'avais plus
rien à faire dans cette communauté. J'ai des contacts avec d'autres
chrétiens. Mais, si je dois résumer le pourquoi de ma "solitude", c'est
le manque de profondeur dans la connaissance de Dieu (pourquoi Dieu
revient-il sur le même sujet trois ans après nous l'avoir déjà transmis
?), le manque d'obéissance découlant d'une absence plus ou moins marquée
de la recherche de la volonté de Dieu, la superficialité de l'amitié
entre membres d'une même communauté, les divisions dans lesquelles nous
nous sommes installés sans vouloir nous regarder en face à ce sujet et,
surtout, l'absence quasi-totale du Saint-Esprit lors de nos réunions
dominicales (en fait, nous avons "démissionné" Jésus de sa place de chef
du Corps). Et pourtant, j'aspire à retrouver des petits groupes. Je
le demande à Dieu régulièrement mais rien ne se présente pour l'instant."
Nous devons instamment retourner à l'école de notre Seigneur qui veut
rassembler ses enfants. Saurons-nous l'entendre ? En toute amitié."
Un autre écrit : "Je ne fréquente plus l'église locale depuis 1998.
Cela a été une mise à part par le Seigneur Lui-même qui m'a enlevé tous
les appuis que j'avais que ce soit les amis dans le Monde ou que ce soit
les frères et sœurs en Christ. Cela a été très dur mais combien
enrichissant car cela m'a amené à mettre toute m'a confiance en Dieu
lui-même. Cela ne m'a pas empêché de continuer à me nourrir grâce à
internet avec toutes les prédications que nous avons sur des sites
chrétiens. Et je bénis tous ses frères et sœurs qui passent du temps
pour mettre tout cela en ligne. Car le Seigneur prépare beaucoup de
serviteurs dans l'ombre pour les temps qui viennent. J'ai été
beaucoup condamné par beaucoup de chrétiens à coup de versets
bibliques... Quand on ne marche pas comme eux ou sous le joug qu'il
voudrait nous mettre. Mais notre Seigneur est un grand Dieu capable
de ramener n'importe lequel d'entre nous. Je crois que ns ne devrions
pas juger mais prier pour tous ceux qui quittent les églises. Et se
demander pourquoi ils quittent les églises plutôt que de les condamner.
Il serait bien que les serviteurs de Dieu s'interrogent sur le pourquoi
car ce n'est pas une personne qui quitte les lieux de culte mais c'est
une grande quantité." Une sœur écrit : "Ce que j’ai vu dans les
églises, malheureusement sans exception, m’a fait penser à l’inverse de
ce que demande Dieu. Les églises sont des institutions, donc des lois
d’hommes, contraires à l’enseignement de Jésus-Christ. L’Histoire ne
fait que se répéter : Jésus-Christ était-il bien reçu dans les
synagogues ? Et bien moi non plus ! Une chère sœur que nous aimons
beaucoup et dont nous connaissons l'attachement au Seigneur et
l'honnêteté, m'envoie ce courrier, assez long mais combien "édifiant" :
"Pourquoi est-ce que j'ai été amenée à partir ? Parce que le pasteur
avait créé son univers. Au départ fondé sur Dieu et le St Esprit, c'est
certain, mais, par la suite, ce pasteur à fait de l'église, sa chose. Il
en était le cœur, le dirigeant, le maître. C'est tout simplement une
dérive sectaire. Il n'était plus possible d'y suivre la Bible éclairée
de l'action du St Esprit au-travers des autres membres. Dieu me faisait
grandir, cette église voulait faire de moi un bonzaï qui puisse rentre
dans la jolie petite serre du pasteur, remplie de chrétiens bonzaïs."
Pour ce que j'en sais, beaucoup des SEF ont connu cette expérience et
ont quitté leur église car ils ne pouvaient pas s'appuyer sur les autres
membres pour partager ce que Dieu déposait en eux pour les faire
grandir. La seule voie possible était celle fixée par le pasteur.
Beaucoup ont cru naïvement comme moi qu'en parlant l'incompréhension
disparaitrait mais ils se sont aperçus qu'en plus de l'incompréhension,
ils sont devenus un danger pour l'église. Montrés comme un danger qu'il
faut éviter, les autres membres les évitent. Je ne crois pas que les
SEF soient de mauvais chrétiens, des dangers ou des gens qui vont être
condamnés parce qu'ils quittent l'église ou qui vont perdre leur foi
parce qu’aujourd’hui «en dehors de l'église locale point de salut",
comme le disait en son temps l'église catholique et comme le catéchisme
de Jean Paul II l'enseigne toujours d'ailleurs. Je crois que la
majorité des SEF sont partis parce qu'ils ne pouvaient pas vivre leur
foi personnelle dans un cadre devenu sclérosant. Je sais aussi que ces
départs si nombreux, sont de la volonté de Dieu et répondent à un plan
bien précis. Je travaille depuis environ un mois sur la rédaction de
cela à partir de la Bible et les choses peu à peu se confirment.
S’ils sont partis c'est parce qu'ils n'ont pas trouvé :
- La prise en
compte de leur foi, parce que considérés comme de trop jeunes chrétiens,
ou ayant une foi trop différente de la ligne de l'église ;
- L'écoute
;
- Le partage ;
- La prière commune pour être convaincu par Dieu
dans un sens ou un autre ;
- La patience et l'amour des anciens qui devaient les accompagner
ou les conduire dans la recherche de la vérité de Dieu.
Ils n'ont tout simplement pas trouvé dans leur église la
liberté de l'Esprit qui fait que l'on peut partager en paix et sécurité,
ce que l'on reçoit ou vit ; En fait ils se sont heurtés à un système
établi, qui ne laisse plus de place à l'imprévu de Dieu. Ils se sont
heurtés à :
- La doctrine, la hiérarchie et le planning établis ;
- Au légalisme ;
- La menace ;
- La condamnation ;
- L'isolement ;
- Le doute intérieur et la souffrance.
Ils ont fait
le choix d'être fidèles à ce qu'ils recevaient même dans la solitude et
la condamnation, plutôt que de garder une place dans l'église. "Vendre
son héritage pour un bol de soupe" et c'est bien de cela dont il s'agit.
Rester enfant de Dieu ou devenir héritier de Dieu comme Jésus l'a été,
devenir enfin les cohéritiers de Christ. Je ne sais pas si je réponds
bien à votre demande. Pour être honnête il y a un bon moment (plusieurs
années) que je ne pense plus au pourquoi de mon départ mais au but de
celui-ci. Je sais seulement que si ce départ n'avait pas été voulu par
Dieu, je n'aurai pas pu le faire car quitter mon église a été un
déchirement pour moi. Je suis sûr que si Dieu n'avait pas voulu ce
départ, non seulement je n'aurai pas pu garder ma foi mais elle n'aurait
pas été purifiée et fortifiée comme elle l'a été toute ces années.
Enfin, puisque vous abordez cette question, je dois vous dire qu'il y a
environ deux mois, j'ai reçu une lettre d'une jeune femme de mon
ancienne église, qui me disait avoir été convaincue par Dieu pendant un
temps de louange, d'avoir péché contre moi parce qu'elle m'avait
condamné comme le demandait le pasteur, sans savoir ce que j'avais fait
et parce qu'elle ne voulait pas mettre en danger sa place d'amie de
l'épouse du pasteur. Cela, je le savais depuis longtemps, mais il ne fait
aucun doute, connaissant bien cette jeune femme, que seul Dieu a pu la
convaincre et lui donner le courage de m'écrire. Enfin, voici un
autre extrait de courrier "Nous, on a résolu le problème de l'église
en prenant sur la carte l'église la plus proche de chez nous et on s'est
forcés à s'intégrer. Ya bien des églises, comme chez... mais c'est un
FRIGO et l'esprit de contrôle règne en maître. Sinon, des églises
charismatiques mais c'est tellement bruyant et tous ces appels d'argent,
ces ministères à la m'as-tu-vu, j'ai même eu droit à un sermon spécial
sur le fait que je tutoyais le pasteur en l'appelant par son prénom,
alors qu'il fallait que je dise "pasteur". Et la sono tellement forte,
on passe pour pas spirituel quand on le leur dit ! Et tellement peu
d'enseignement ! ! Comment veux-tu que j'amène les enfants là-dedans ?"
Il y a encore d'autres réponses mais celles-ci sont les plus
représentatives. On peut ne pas être d'accord avec certains de ces
arguments mais tous ceux qui me répondent sont dans cet état d'esprit et
c'est alarmant pace que, dans les églises, des pasteurs les accusent et
les condamnent sans les écouter vraiment ni reconnaître leurs propres
carences. On remarque, d'ailleurs, que le conflit se situe souvent au
niveau des pasteurs. Tous ne sont pas à reprendre mais certains feraient
bien de méditer ces paroles : « … les bergers ont été stupides,
ils
n’ont pas cherché l’Éternel ; c’est pour cela qu’ils n’ont point
prospéré et que tous leurs troupeaux se dispersent. » Jérémie 10.21
« C’est pourquoi ainsi parle l’Éternel, le Dieu d’Israël, Sur les
pasteurs qui paissent mon peuple : -Vous avez dispersé mes brebis, vous
les avez chassées, vous n’en avez pas pris soin ; voici, je vous
châtierai à cause de la méchanceté de vos actions, dit l’Éternel. »
Jérémie 23.2 « Vous n’avez pas fortifié celles qui étaient faibles,
guéri celle qui était malade, pansé celle qui était blessée ; vous
n’avez pas ramené celle qui s’égarait, cherché celle qui était perdue ;
mais vous les avez dominées avec violence et avec dureté. » Ezéchiel
34.4 Un pasteur américain, J. Lee Grady, du magazine
Charisma, écrit
: "Vous savez certainement que les chrétiens Américains quittent leurs
églises aujourd’hui à un rythme alarmant. Beaucoup n'ont simplement plus
le temps dans leur planning surchargé d'aller à l'église le dimanche
pour le culte, tant la lessive s'est empilée et la boite courriel est
pleine. D'autres, ont été blessés ou ont été manipulés par des
responsables d'églises qui ont voulu imposer leur propre agenda bien
rempli à toute la congrégation. Et d'autres enfin en ont eu assez
d'entendre des sermons brouillons et d'être engagés dans une série
d'activités religieuses stériles et sans fin. On appelle cela une
dépression religieuse. Et il ne fait pas de doute que cela soit devenu
un fléau très répandu dans notre société postmoderne." Un frère, qui a
vécu des moments difficiles dans ses relations d'églises, me dit :
"Au sujet de ton sondage ; voici mes réflexions à la suite des divers
déplacements que j'ai pu faire de par mon activité professionnelle. Il y
a tout d'abord ceux qui confondent l'église avec le" Club Med" qui
cherchent de l'ambiance, que l'on s'occupe d'eux. Ensuite, il y a ceux
qui cherchent l'église parfaite, rien n'est jamais à leur goût. Puis les
orgueilleux, qui pensent pouvoir se débrouiller tout seuls, faire leur
petite religion, imposer leur point de vue. Enfin, il y a les
œcuméniques, le triomphe de l'amour, même au détriment de quelques
entorses doctrinales. Voilà quelques pistes". Enfin, un autre frère
m'écrit : "Le Souverain Pasteur des brebis, a le souci de toutes pour
autant qu’elles veulent entendre sa voix et obtempérer. Personnellement,
j’ai la conviction que toutes ces brebis "SEF" ne sont pas à mettre dans
la même catégorie. La première est celle des brebis blessées par des
responsables d’églises coupables de mauvais comportements. Il faut aller
les chercher et les soigner. L’autre catégorie est celle des brebis
indociles, rebelles qui sont Sans Eglise Fixe étant donné leur propre
attitude. Souvent par ce qu’elles n’ont pas compris qu’elles sont, elles-mêmes, l'Église (le Tabernacle et l’habitation de Dieu ;)." Dans la
plupart des situations, à part ceux qui se révoltent contre toute
autorité, (et encore) il y a de la souffrance, celle de ceux qui se
sentent malgré tout de la famille des enfants de Dieu et qui vivent à
l'écart. Ce qui prouve que cette situation n'est pas normale, ni
conforme à la Parole de Dieu. Que faut-il faire ? Nous devrons
premièrement prier pour que les églises deviennent des maisons
familiales et spirituelles dans lesquelles tous les enfants de Notre
Père céleste sont accueillis avec l'amour de Dieu, pour se rassembler
autour de leur Sauveur et Seigneur, dont ils sont devenus les frères et
les sœurs, dans un esprit d'humilité, de service réciproque, d'écoute et
de partage, où le plus petit, ou qui semble tel, apporte aussi sa part.
Cela ne réglera pas tous les problèmes mais améliorera beaucoup les
relations. Ne rêvons pas : les églises du Nouveau Testament
connaissaient les mêmes difficultés et les mêmes problèmes
qu'aujourd'hui. Nous en avons pour preuves les exhortations nombreuses
et constantes, souvent pressantes, à l'amour vrai, à la charité, au
support mutuel, au pardon réciproque, à la bienveillance, à la bonté, à
la douceur, à la fidélité, à la paix et à la tempérance. Les anciens
étaient exhortés par les apôtres à paître le troupeau de Dieu avec
dévouement, sans le dominer durement, en se montrant des modèles, selon
ce qu'écrit l'apôtre Pierre : "J’exhorte donc les anciens qui sont
parmi vous, moi, ancien comme eux, témoin des souffrances du Christ et
participant à la gloire qui doit être révélée : faites paître le
troupeau de Dieu qui est avec vous, non par contrainte mais
volontairement selon Dieu ; ni pour un gain sordide mais de bon cœur ;
non en tyrannisant ceux qui vous sont confiés mais en devenant les
modèles du troupeau ; et, lorsque le souverain Pasteur paraîtra, vous
remporterez la couronne incorruptible de la gloire. » 1 Pierre 5.1-4
Mais il n'y a plus beaucoup d'apôtres pour exhorter et reprendre les
pasteurs et, d'ailleurs, ces derniers les accepteraient-ils ? Il m'arrive
de vouloir donner des conseils (je ne suis pas apôtre) mais je rencontre
des visages fermés, tendus vers leurs propres conceptions et leurs
projets, incapables d'écouter. En réalité, les "sans églises" sont
en
recherche de communion fraternelle. Ils ont besoin de rencontrer des
serviteurs de Dieu et des frères et sœurs qui ne les condamnent pas et
surtout qui ne veulent pas à tout prix les récupérer, afin de les
embrigader dans "leur bergerie". Il est certainement possible
d'établir des liens de communion fraternelle, non pas en leur disant
"Venez chez nous !", mais en allant vers eux, pour prier avec eux et
partager, là où ils sont. Cependant, la confiance est difficile à
reconstruire... Il faut l'aide du Saint-Esprit. Je crois que le
Seigneur veut plus que jamais unir ses enfants car les temps deviennent
de plus en plus difficiles. « Jésus leur répondit :
-Prenez garde que
personne ne vous séduise. Car plusieurs viendront sous mon nom, disant :
C’est moi qui suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens. Vous
entendrez parler de guerres et de bruits de guerres : gardez-vous d’être
troublés car il faut que ces choses arrivent. Mais ce ne sera pas encore
la fin. Une nation s’élèvera contre une nation et un royaume contre un
royaume et il y aura, en divers lieux, des famines et des tremblements
de terre. Tout cela ne sera que le commencement des douleurs. Alors on
vous livrera aux tourments et l’on vous fera mourir ; et vous serez haïs
de toutes les nations, à cause de mon nom. Alors aussi plusieurs
succomberont et ils se trahiront, se haïront les uns les autres.
Plusieurs faux prophètes s’élèveront et ils séduiront beaucoup de gens.
Et, parce que l’iniquité se sera accrue, la charité du plus grand nombre
se refroidira. Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé.
Cette bonne nouvelle du Royaume sera prêchée dans le Monde entier, pour
servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin. »
Matthieu 24.4-14 Quelle église ? J'ai déjà écrit sur le choix
d'une église et dans le cadre de cet article, la question est posée par
"les sans églises" concernant l'identité spirituelle des différents
groupes qui peuvent exister dans une même ville. J'ai aussi écrit sur
cette situation dans l'article : l'Eglise puzzle. Tous les groupes
qui se réclament de Christ sont-ils des églises du Seigneur
Jésus-Christ, établies dans une ville selon sa volonté ? Notre
attitude à l'égard de ces églises dépend de notre réponse ou de la
perception que l'on aura de sa légitimé. Des personnes font des kilomètres (et
pas seulement dans la Région Parisienne) pour se rendre aux réunions,
alors que près de chez eux, il existe une assemblée qui confesse le
Seigneur Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur. Alors, posons leur
la question :
Croyez-vous que cette église est du Seigneur et, si oui,
pourquoi ne vous y associez-vous pas ? Il y a là une anomalie et une
faute envers le corps de Christ. Il faut être cohérant : ou le groupe
qui se réunit au nom du Seigneur est une église qui lui appartient et
alors nous nous y joindrons ou il n'est pas au Seigneur et nous nous en
éloignerons. Soyons spirituels. Ne méprisons pas nos frères et nos sœurs
en Christ, les membres de son corps. Que le feu de la charité se
rallume en nous et envers tous. « La charité est patiente, elle est
pleine de bonté ; la charité n’est point envieuse ; la charité ne se
vante point, elle ne s’enfle point d’orgueil, elle ne fait rien de
malhonnête, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s’irrite point,
elle ne soupçonne point le mal, elle ne se réjouit point de l’injustice
mais elle se réjouit de la vérité ; elle excuse tout, elle croit tout,
elle espère tout, elle supporte tout. » 1 Corinthiens 13.4-7 Pour
ceux qui restent dans les églises et ils sont nombreux, ils s'efforcent
de vivre la communion fraternelle pour plusieurs raisons : une des
premières est que le Seigneur lui-même ajoute à l'église ceux qui sont
sauvés. « Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui
étaient sauvés. » Actes 2.47 La seconde c'est qu'ils se considèrent
comme membres du corps de Christ et que les membres les plus faibles et
les moins honorables ont leur place pour l'utilité commune. «
Maintenant donc il y a plusieurs membres et un seul corps. L’œil ne peut
pas dire à la main : Je n’ai pas besoin de toi ; ni la tête dire aux
pieds : Je n’ai pas besoin de vous. Mais bien plutôt, les membres du
corps qui paraissent être les plus faibles sont nécessaires ; et ceux
que nous estimons être les moins honorables du corps, nous les entourons
d’un plus grand honneur. Ainsi nos membres les moins décents sont
traités avec le plus de décence, tandis que ceux qui sont décents n’en
ont pas besoin. Dieu a disposé le corps de manière à donner plus
d’honneur à ce qui en manquait, afin qu’il n’y ait pas de division dans
le corps mais que les membres aient également soin les uns des autres.
Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un
membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui. 1 Corinthiens 12.20ss Partant de cette évidence ils pensent aussi
qu'ils ne pourraient pas vivre à l'écart, se référant à ce passage des
Écritures : « Celui qui se tient à l’écart cherche ce qui lui plaît,
Il s’irrite contre tout ce qui est sage. » Proverbes 18.1 Une de
leurs principales raisons est le souci de l'instruction et de l'avenir
spirituel de leurs enfants. Ils pensent que leurs enfants ont aussi
besoin de la relation avec d'autres enfants de chrétiens et du contexte
de l'église locale. Enfin, ils s’efforcent de pratiquer les
instructions qui se rapportent aux relations des disciples de Christ
entre eux, à commencer par le commandement du Seigneur : « Voici mon
commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. »
Jean 15.12 « Ainsi donc, comme des élus de Dieu, saints et
bien-aimés, revêtez-vous d’entrailles de miséricorde, de bonté,
d’humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous les uns les autres,
et, si l’un a sujet de se plaindre de l’autre, pardonnez-vous
réciproquement. De même que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous
aussi. » Colossiens 3.12,13 Appendice Extrait de l'étude
"Construire selon le modèle" Des églises-bergeries Parmi les
raisons d'être de l'église locale, il y a celle de bergerie, un lieu
d'accueil dans lequel ceux qui ont cru au Seigneur Jésus-Christ peuvent
être édifiés, fortifiés, guéris et restaurés, pour être capables de
vivre convenablement leur vie de disciples de Christ dans le monde. Mais
pour cela il est nécessaire que les églises locales soient gouvernées
correctement, selon la pensée du Chef de l'Eglise, le Christ, qu'elles
aient de bons et fidèles "bergers" Dans ce domaine le rôle des
anciens est primordial car ils veillent sur ceux que le Seigneur leur a
confiés. « Prenez donc garde à vous–mêmes et à tout le troupeau au
sein duquel le Saint–Esprit vous a établis évêques, pour faire paître
l’Église de Dieu qu’il s’est acquise par son propre sang. » Actes 20.28
Or aujourd'hui, le ministère pastoral tel qu'il est pratiqué dans les
églises n'est pas conforme à l'enseignement du Nouveau Testament. La
conduite d'une église ne peut pas être confiée à une seule personne,
même si "le pasteur" s'entoure de quelques assistants. Il y a une espèce
d'auréole sur "le" pasteur, qui en fait un personnage craint, ou adulé à
l'excès ou encore exécré. Il est celui sur lequel se focalisent toutes
les attentes ou tous les griefs des membres de l'église. Cela est
anormal et va à l'encontre de ce qu'enseigne le Nouveau Testament
concernant la façon dont les églises doivent être gouvernées. Au
commencement, dans le gouvernement des églises il y avait les apôtres et
les anciens et non pas les apôtres, les pasteurs et les anciens.
Lorsqu'il y a eu le conflit entre les croyants d'origine juive, les
circoncis et ceux venant des païens, les incirconcis, il a été fait
appel aux apôtres, aux anciens et aux frères. « Arrivés à Jérusalem,
ils furent reçus par l’Eglise, les apôtres et les anciens et ils
racontèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux. » Actes 15.4 « …
les apôtres et les anciens se réunirent pour examiner cette affaire. »
Actes 15.6 « Ils les chargèrent d’une lettre ainsi conçue : les
apôtres, les anciens et les frères, aux frères d’entre les païens, qui
sont à Antioche, en Syrie et en Cilicie, salut ! » Actes 15.23
L'ordre des choses était donc : les apôtres, les anciens et les frères.
Je me répète pour bien faire comprendre cet enseignement. Dans chaque
église il y avait plusieurs anciens et il n'est écrit nulle part que
l'un d'eux avait la prééminence sur les autres, comme un super-ancien =
un pasteur-leader (le leadership est un emprunt au Monde qui ne convient
pas à l'église de Christ). Dans une église, les anciens dirigent et
parmi eux certains prêchent et enseignent. « Ils firent nommer des
anciens dans chaque Eglise, et, après avoir prié et jeûné, ils les
recommandèrent au Seigneur, en qui ils avaient cru. » Actes 14.23
«
Je t’ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à
régler et que, selon mes instructions, tu établisses des anciens dans
chaque ville. » Tite 1.5 « Cependant, de Milet Paul envoya chercher à
Ephèse les anciens de l’Eglise. » Actes 20.17 Dans l'épitre de
Jacques il est encore écrit : « Quelqu’un parmi vous est–il malade ?
Qu’il appelle les anciens de l’Église et que ceux–ci prient pour lui, en
l’oignant d’huile au nom du Seigneur... » Jacques 5.14
« Il y avait
à Lystre, dans l'église où était Timothée, un groupe d'anciens. » 1
Timothée 4.14 Tite devait mettre en place des anciens dans chaque
église de Crète « Je t’ai laissé en Crète, afin que tu mettes en
ordre ce qui reste à régler et que, selon mes instructions, tu
établisses des anciens dans chaque ville. » Tite 1.5 Ces quelques
passages, enseignent clairement la façon dont les églises étaient
dirigées et il serait bon que l'on revienne à ce modèle, ce qui
éviterait bien des problèmes d'autoritarisme, de scandale et de
déviation. Plusieurs anciens dans une église sont à même de mieux
comprendre les situations et d'intervenir avec sagesse. C'est un
enseignement très clair que l'église doit être gouvernée par plusieurs
anciens, choisis dans son sein et établis par des apôtres. (Voir l'étude
: le ministère pastorale) Mais les pasteurs sont-ils prêts à mettre
en pratique la Parole de Dieu ou préfèrent-ils conserver leurs
prérogatives qu'aucun texte des Écritures ne justifie, ni n'appuie ?
Souvent le choix d'un pasteur pour une église se décide dans un réunion
d'autres pasteurs. Or les anciens (encore une répétition) étaient issus
de l'assemblée dans laquelle ils vivaient. Il y a des choses dans
l'Eglise qui existent depuis des siècles, héritées des traditions
religieuses ancestrales, qui se sont perpétuées au-delà des réformes
successives, dont celle d'un clergé à part pour diriger le peuple. Si
nous voulons éviter les écueils contre lesquels la barque vient se
briser, il faut revenir dans les anciens sentiers. Cela vaut pour la
conduite des enfants de Dieu en général et en particulier dans la façon
dont les églises sont gouvernées. Aujourd'hui, pour appliquer le
modèle des Écritures, le pasteur d'une église ne pourrait-il pas faire
nommer des anciens par l'assemblée, selon Actes 14.23 ?
Ensuite,
s'il désire rester dans cette église, il prendrait place parmi eux comme
ancien lui-même, sans prérogative spéciale, les faisant, s'il le peut,
bénéficier de son expérience mais sans être le "leader". Oui mais
voilà il faut un certain courage. Cependant c'est le prix à payer si
nous voulons voir les églises s'édifier selon les préceptes établis par
le Seigneur. « Allez, faites de toutes les nations des disciples,
baptisez–les au nom du Père, du Fils et du Saint–Esprit et
enseignez–leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je
suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » Matthieu
28.19,20

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