Introduction Est-il possible de vivre la pratique des dons
spirituels avec sérénité, dans la paix et de manière convenable ? Poser
la question c'est presque y répondre. Personnellement j'y aspire. Le
chapitre 12 de la première épître de Paul aux Corinthiens apporte la
connaissance des dons spirituels, tandis que le chapitre 14 enseigne la
façon de les pratiquer. Entre les deux, le chapitre 13 décrit les
sentiments qui doivent présider à toute la relation des membres des
églises entre eux et la motivation qui fait que nous aspirons aux dons
de l'Esprit. Le dernier verset du chapitre 12 introduit dans cette
voie par excellence, la charité, dont nous entretient le chapitre 13 :
« Aspirez aux dons les meilleurs. Et je vais encore vous montrer une
voie par excellence. » 1 Corinthiens 12.31 Le verset 12, du chapitre
14 précise la motivation qui doit animer notre aspiration :
« De
même vous, puisque vous aspirez aux dons spirituels, que ce soit pour
l’édification de l’Eglise que vous cherchiez à en posséder abondamment
». 1 Corinthiens 14.12 Le souci de l'apôtre Paul c'est donc que
l'amour règne dans les églises et qu'un ordre divin préside à la
pratique des dons spirituels. Lorsque des personnes étrangères aux
manifestations spirituelles entrent dans une assemblée où l’on vit les
dons du Saint-Esprit, elles sont souvent décontenancées par le
comportement des gens qui parlent en langues, qui gesticulent ou crient.
Souvent on leur dit : Mais c'est le Saint-Esprit. Alors elles s'en
vont en disant : ils sont fous ! C'est la raison pour laquelle
l'apôtre Paul a écrit aux disciples de l'église de Corinthe afin de les
instruire au sujet des dons spirituels. « Si donc, dans une assemblée
de l’Eglise entière, tous parlent en langues et qu’il survienne des
hommes du peuple ou des non-croyants, ne diront-ils pas que vous êtes
fous ? » 1 Corinthiens 14.23 Je suis né spirituellement et j'ai
grandi dans une assemblée de Pentecôte. C'était en 1952. A cette époque
la pratique des dons spirituels était très réglementée. Deux ou trois
pouvaient parler en langues à condition que quelqu'un interprète et deux
ou trois pouvaient prophétiser. La règle que Paul avait fixée à l'Eglise
de Corinthe était appliquée. Et c'était très bien. Aujourd'hui et
cela depuis plusieurs années, dans certaines églises charismatiques il y
a un temps pendant lequel toute l'assemblée s'exprime dans un brouhaha
indescriptible, en gesticulant, criant, dans ce qu'ils appellent les
langues de la louange ! Alors évidemment on pense à l'avertissement de
Paul cité ci-dessus : ils sont fous ! Paul ajoute pour justifier son
instruction : « Car Dieu n’est point pour la confusion, (le désordre)
mais pour la paix. » 1 Corinthiens 14.33, version de la Bible Osterval
À cause de cette confusion, non seulement les incroyants mais un bon
nombre de croyants sincères considèrent les dons spirituels avec une
certaine méfiance. De nombreux appels à la sobriété, à la modération, au
bon sens, à la maitrise, sont adressés par l'apôtre Paul et les autres
apôtres. Paul écrit entre autres, pour remettre les choses en ordre :
« Que faut-il donc, frères ? Lorsque vous vous assemblez, chacun a-t-il
un cantique, ou une instruction, une langue étrangère, une révélation,
une interprétation ? Que tout se fasse pour l’édification. S’il y en
a qui parlent une langue, qu’il n’y en ait que deux ou trois, tout au
plus et l’un après l’autre ; et qu’il y en ait un qui interprète. S’il
n’y a point d’interprète, que celui qui parle une langue se taise dans
l’Église et qu’il parle à lui–même et à Dieu. Qu’il n’y ait aussi que
deux ou trois prophètes qui parlent et que les autres jugent. Et si un
autre assistant a une révélation, que le premier se taise. Car vous
pouvez tous prophétiser l’un après l’autre, afin que tous apprennent et
que tous soient exhortés. Or, les esprits des prophètes sont soumis aux
prophètes ; car Dieu n’est point pour la confusion mais pour la paix.
» 1 Corinthiens 14.26 « ... Si quelqu’un croit être prophète, ou
inspiré, qu’il reconnaisse que les choses que je vous écris sont des
commandements du Seigneur. Et si quelqu’un veut l’ignorer, qu’il
l’ignore. C’est pourquoi, frères, désirez avec ardeur de prophétiser
et n’empêchez point de parler des langues. Que toutes choses se
fassent avec bienséance et avec ordre. » 1 Corinthiens 14.37-40
Lorsque ces instructions sont respectées, les dons du Saint-Esprit sont
réellement efficaces : « Mais si tous prophétisent et qu’il survienne
quelque non-croyant ou un homme du peuple, il est convaincu par tous, il
est jugé par tous, les secrets de son cœur sont dévoilés, de telle sorte
que, tombant sur sa face, il adorera Dieu et publiera que Dieu est
réellement au milieu de vous. » 1 Corinthiens 14.24 Je pense qu'il
est possible de faire de nos réunions des lieux de repos, où, dans la
tranquillité, le calme et la confiance, nous pourrons entendre
sereinement l'Esprit-Saint nous parler par la bouche de ses prophètes.
"Les paroles des sages tranquillement écoutées valent mieux que les cris
de celui qui domine parmi les insensés." Ecclésiaste 9.17 Il y a
beaucoup de prophètes qui ont des transports et prophétisent au son des
tambourins et des instruments de musique, sans grande signification mais
il n'y a pas beaucoup d'Agabus. « L’un d’eux, nommé Agabus, se leva
et annonça par l’Esprit qu’il y aurait une grande famine sur toute la
terre. Elle arriva, en effet, sous Claude. » Actes 11.28 Toutes les
formes d'expressions excessives, extravagantes et désordonnées font le
plus grand tort à l'exercice des dons du Saint-Esprit dans les
assemblées et repoussent ceux qui y aspirent sincèrement. Cependant,
lorsque l'on parle de ce qui est convenable, paisible et serein, dans
l'exercice des dons spirituels, on est accusé d'intellectualisme, de
froideur, de contrôle de l'Esprit, d'incrédulité, d'orgueil et de
jugement charnel. Il me semble plutôt que les comportements charnels,
dans le sens passionnel et émotionnel, sont des manifestations non
maîtrisées de la nature humaine, en fonction des tempéraments. Il est
évident qu'un africain, un latino-américain, un natif du sud de
l'Europe, auront des comportements beaucoup plus démonstratifs que des
personnes de nature différentes. C'est tout à fait normal, je le
comprends et l'accepte mais cela ne veut pas dire qu'ils sont plus
spirituels que ceux qui sont plus calmes. Devons-nous systématiquement
imiter les comportements de ceux qui ont un tempérament différent ?
En quoi les gesticulations, le ton ou le volume de la voix, rendent-ils
plus efficaces et plus crédibles les dons de l'Esprit, ou les prières ou
les prédications ? Ne mélangeons pas tout. En reconnaissant
l'influence du tempérament de chacun dans l'exercice des dons
spirituels, il faut admettre qu'il est possible de maîtriser nos
impulsions sans offenser l'Esprit. Un examen sérieux des manifestations
est même recommandé par les apôtres, dans leurs lettres aux églises.
Paul et Jean notamment « N’éteignez pas l’Esprit. Ne méprisez pas
les prophéties. Mais examinez toutes choses ; retenez ce qui est bon ;
abstenez-vous de toute espèce de Mal. » 1 Thessaloniciens 5.19-21
«
Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit ; mais éprouvez les esprits,
pour savoir s’ils sont de Dieu car plusieurs faux prophètes sont venus
dans le Monde. » 1 Jean 4.1 Les qualités d'une bonne pratique des
dons de l'Esprit. Il y a des qualités nécessaires dans la pratique
des dons, afin qu'ils atteignent leur but :
- La foi (Romains 12.16) ;
- L'humilité (Romains 12.3) ;
- La soumission (1 Corinthiens
14.32,37).
- La maturité spirituelle, la sagesse et le discernement (1
Corinthiens 14.7-9, 14.20) ;
- L'ordre et la bienséance (1 Cor.14.39)
;
- Et surtout la charité, la voie par excellence (1 Corinthiens
12.31).
Tranquillité, repos, calme, confiance, bons sens, paix,
ordre, bienséance, sont autant d'expressions que nous retrouvons souvent
dans les pages des Saintes Écritures, dans la bouche des prophètes de
Dieu, des apôtres de Christ et dans la bouche du Seigneur Jésus
lui-même. Ajoutons la foi, l'humilité, l'amour. La foi L'apôtre
Paul écrit : « Puisque nous avons des dons différents, selon la
grâce qui nous a été accordée, que celui qui a le don de prophétie
l’exerce selon l’analogie de la foi ; … » Romains 12.6 Dans une autre
version de la Bible, nous lisons : L’un a reçu le don d’adresser des
messages inspirés : que ses paroles découlent de sa communion avec Dieu
et qu’elles restent conformes à la règle de notre foi. La foi véritable
est fondée sur la Parole de Dieu. Ceux qui exercent les dons de l'Esprit
doivent donc le faire avec la ferme assurance que donnent ensemble, le
Saint-Esprit et les Écritures inspirées de lui. Elle est l'élément
fondamental de l'inspiration prophétique et de l'autorité spirituelle
nécessaire dans la pratique des différents dons et ministères.
L'analogie de la foi signifie à la fois : la mesure de notre foi
personnelle et l'accord avec la Parole écrite de Dieu. Premièrement,
ceux qui exercent les dons spirituels ou un ministère doivent le faire
selon la mesure de leur propre foi. Ils ne doivent pas dépasser les
limites de ce qu'ils croient, ne pas aller au-delà du don, du ministère,
de l'autorité ou de la capacité que Dieu leur a confiés. « Par la
grâce qui m’a été donnée, je dis à chacun de vous de n’avoir pas de
lui-même une trop haute opinion, mais de revêtir des sentiments
modestes, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun. » Romains
12.3 « Mais à chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure
du don de Christ. » Éphésiens 4.7 Deuxièmes, les dons spirituels ou
les ministères sont subordonnés à la Parole écrite de Dieu, les
Écritures inspirées, c’est-à-dire en accord avec la foi transmise aux
saints une fois pour toutes. Ils sont soumis aux critères de la Bible.
L'humilité Ce que l'apôtre Paul écrit pour la prophétie est aussi
valable pour les autres dons : « ... que les autres jugent... les
esprits des prophètes sont soumis aux prophètes... » 1 Corinthiens
14.29,32 Personne, même le plus grand prophète, n'est indépendant du
Corps de Christ. Il y a une règle simple et incontournable dans l'œuvre
de Dieu, c'est notre dépendance les uns des autres. 1 Corinthiens ch. 12
« Soyez remplis de l’Esprit ; entretenez-vous par des psaumes, par des
hymnes et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout
votre cœur les louanges du Seigneur ; rendez continuellement grâces pour
toutes choses à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ,
vous soumettant les uns aux autres dans la crainte de Christ. »
Éphésiens 5.18 Cette règle indispensable est une garantie, à la fois
pour l'église et pour ceux et celles qui exercent quelques dons ou
services dans les assemblées. L'apôtre Pierre, donnant l'exemple, le
rappelle aussi : « Voici les exhortations que j’adresse aux anciens
qui sont parmi vous, moi ancien comme eux, témoin des souffrances de
Christ et participant de la gloire qui doit être manifestée : Paissez
le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais
volontairement, selon Dieu ; non pour un gain sordide, mais avec
dévouement ; non comme dominant sur ceux qui vous sont échus en partage,
mais en étant les modèles du troupeau. Et lorsque le souverain
pasteur paraîtra, vous obtiendrez la couronne incorruptible de la
gloire. De même, vous qui êtes jeunes, soyez soumis aux anciens. Et
tous, dans vos rapports mutuels, revêtez-vous d’humilité ; car Dieu
résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles. » 1 Pierre 5.1ss
L'amour C'est le chemin par excellence. L'apôtre Paul dans son
instruction sur la pratique des dons de l'Esprit écrit : « Quand je
parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la
charité, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit.
Et quand j’aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères
et toute la connaissance, quand j’aurais même toute la foi jusqu’à
transporter des montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien.
Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres,
quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n’ai pas la
charité, cela ne me sert de rien. » 1 Corinthiens 13ss Autrement
dit, ce qui rend les dons spirituels efficaces et utiles c'est lorsque
nous les pratiquons pour aider, secourir, consoler, instruire, dans le
but d'édifier et de faire du bien. « L'amour édifie ! » 1 Corinthiens
8.1

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