Introduction
Lecture : Lévitique, chapitre 1er
«
L’Éternel appela Moïse ; de la tente d’assignation, il lui parla et dit
: -Parle aux enfants d’Israël, et dis-leur : Lorsque quelqu’un d’entre
vous fera une offrande à l’Éternel, il offrira du bétail, du gros ou du
menu bétail. Si son offrande est un holocauste de gros bétail, il
offrira un mâle sans défaut ; il l’offrira à l’entrée de la tente
d’assignation, devant l’Éternel, pour obtenir sa faveur (...) Les fils
du sacrificateur Aaron mettront du feu sur l’autel, et arrangeront du
bois sur le feu.
Les sacrificateurs, fils d’Aaron, poseront les
morceaux, la tête et la graisse, sur le bois mis au feu sur l’autel. Il
lavera avec de l’eau les entrailles et les jambes ; et le sacrificateur
brûlera le tout sur l’autel. C’est un holocauste, un sacrifice consumé
par le feu, d’une agréable odeur à l’Éternel. » Lévitique
1.1ss
L’holocauste est le
sacrifice qui exprime la consécration à Dieu. Le sang de l'animal offert
était répandu pour l'expiation des péchés de celui qui faisait
l'offrande et le corps était entièrement brûlé en signe de consécration.
Au moyen de ce passage, je veux mettre en évidence l'un des aspects du
don à Dieu : une offrande totale, sans arrière-pensée, sans en rien
retenir, ce qui en fait la valeur aux yeux du Seigneur.
"Jésus,
s’étant assis vis-à-vis du tronc, regardait comment la foule y mettait
de l’argent. Plusieurs riches mettaient beaucoup. Il vint aussi une
pauvre veuve, elle y mit deux petites pièces, faisant un quart de sou.
Alors Jésus, ayant appelé ses disciples, leur dit : Je vous le dis en
vérité, cette pauvre veuve a donné plus qu’aucun de ceux qui ont mis
dans le tronc ; car tous ont mis de leur superflu, mais elle a mis de
son nécessaire, tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour
vivre." Marc 12.41.44
Je crois que la leçon donnée par Jésus se passe
de commentaires !
Se donner soi-même
Dans la qualité de
l'offrande, celui qui donne se considère déjà lui-même comme appartenant
entièrement au Seigneur : sa propre vie, les siens, ses biens.
« Car
vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre
corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu. » 1 Corinthiens
6.20
« Ne livrez pas vos membres au péché, comme des instruments
d’iniquité ; mais donnez-vous vous-mêmes à Dieu, comme étant vivants de
morts que vous étiez, et offrez à Dieu vos membres, comme des
instruments de justice. » Romains 6.13
L'apôtre Paul cite en exemple
les chrétiens de Macédoine pour la qualité de leurs offrandes.
« Nous
vous faisons connaître, frères, la grâce de Dieu qui s’est manifestée
dans les Eglises de la Macédoine. Au milieu de beaucoup de tribulations
qui les ont éprouvées, leur joie débordante et leur pauvreté profonde
ont produit avec abondance de riches libéralités de leur part. Ils ont,
je l’atteste, donné volontairement selon leurs moyens, et même au-delà
de leurs moyens, nous demandant avec de grandes instances la grâce de
prendre part à l’assistance destinée aux saints. Et non seulement ils
ont contribué comme nous l’espérions, mais ils se sont d’abord donnés
eux-mêmes au Seigneur, puis à nous, par la volonté de Dieu. » 2 Corinthiens 8.1-5
Peut-être que cet aspect de notre appartenance au
Seigneur qui nous a rachetés au prix de sa vie, n'est pas suffisamment
enseigné ou pris en considération. Toujours est-il que nous vivons
comme
des gens qui disposent d'eux-mêmes, sans trop se soucier de ce que Dieu
veut vraiment. Nous faisons des projets, nous entreprenons beaucoup
de choses, et nous demandons au Seigneur de bénir et de faire
réussir. Mais nous devrions considérer avant tout que nous appartenons à
Dieu, que nous ne sommes plus libres de nous-mêmes.
Nous avons
certainement "donné notre cœur au Seigneur" lors de notre conversion
mais peut-être avons-nous repris pour nous pas mal de choses de notre
vie ? Nous pouvons comprendre la signification de l'holocauste en ce qui
nous concerne : une offrande totale de notre vie à Dieu, notre corps et
notre esprit qui appartiennent à Dieu. C'est une offrande entièrement
consumée, c'est à dire de laquelle nous ne pouvons rien garder et cette
offrande sans réserve dégage un parfum de bonne odeur pour le Seigneur.
« Christ, qui nous a aimés, s’est livré lui-même à Dieu pour nous comme
une offrande et un sacrifice de bonne odeur. » Éphésiens 5.2
Il y a
un autel de consécration sur lequel notre être entier doit être offert
en holocauste à Dieu qui nous a rachetés.
« J’ai été crucifié avec
Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit
en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils
de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi. » Galates
2.20
« Ne savez-vous pas que votre corps est le
Temple du
Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne
vous appartenez point à vous-mêmes ? Car vous avez été rachetés à un
grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit,
qui appartiennent à Dieu. » 1 Corinthiens 6.19,20
« Nous avons été
purifiés de nos péchés par le sang de Christ pour servir le Dieu vivant.
» Hébreux 9.14
Deux aspects de
l'holocauste
Purifié par le sang
Tout sacrifice
offert à Dieu, sous l'ancienne alliance, devait être accompagné de
l'aspersion du sang d'un animal. Le sang faisant l'expiation des péchés
de celui qui faisait l'offrande, elle pouvait ainsi être agréée de Dieu.
En disant ceci, nous comprenons mieux pourquoi Dieu a agréé l'offrande
d'Abel, plutôt que celle de Caïn. Non seulement Abel a offert son
offrande par la foi mais encore celle-ci était composée des premiers nés de
son troupeau et accompagnée du sang de ces animaux. Nous ne pouvons pas
de nous-mêmes nous approcher de Dieu pour lui offrir quoique ce soit,
sans être lavés de nos péchés et seul le sang de Christ nous en purifie.
Alors nos offrandes seront pures.
L'holocauste de l'Ancienne Alliance
préfigure l'offrande du Seigneur Jésus Christ à la croix entièrement
donné à son Père pour accomplir sa volonté jusqu'au don de sa vie en
sacrifice d'expiation, afin de nous ouvrir l'accès auprès de Dieu, pour
le servir.
« Le sang de Christ, qui, par un esprit éternel, s’est
offert lui-même sans tache à Dieu, purifie notre conscience des œuvres
mortes, afin que nous servions le Dieu vivant. » Hébreux 9.11
Jésus a accompli la partie de l'holocauste qui ne pouvait l'être que par
Lui : l'expiation, afin que purifiés de nos péchés par son sang, nous
puissions nous offrir à Dieu comme une offrande qu'il agrée.
Consumé par le feu
L'holocauste est un sacrifice entièrement consumé par le feu. C'est
surtout ce second point que je vais développer ici. Je retiens cette
pensée que "Les sacrifices ou les offrandes consumés par le feu, sont
d'une agréable odeur à l'Éternel".
« Tu brûleras tout le bélier sur
l’autel ; c’est un holocauste à l’Éternel, c’est un sacrifice consumé
par le feu, d’une agréable odeur à l’Éternel. » Exode 29.18
Qu'est-ce que j'entends par cela ?
C'est que l'holocauste est une
offrande entièrement consumée, nous dirions pour ce qui nous concerne
données sans restriction sans que nous n’en gardions
rien pour nous,
sans retour.
"Marie de Béthanie, ayant pris une livre d’un parfum de
nard pur de grand prix, oignit les pieds de Jésus, et elle lui essuya
les pieds avec ses cheveux ; et la maison fut remplie de l’odeur du
parfum." Jean 12.3
Le Seigneur "sent" si ce que nous faisons est
totalement désintéressé. Si nous avons des arrière-pensées ce que nous
offrirons aura une odeur désagréable.
Lorsque j'étais pasteur dans
une église, j'avais donné cette formule au sujet de certaines personnes
:"elles suivent leurs offrandes des yeux" ! Cela veut dire qu'elles
exercent un pouvoir au moyen de leurs offrandes. Je suis d'accord que
l'on désire que ce que l'on donne soit convenablement utilisé, pour la
gloire de Dieu et sa volonté de subvenir aux divers besoins de l'église
du Seigneur : les pauvres, ceux qui y exercent un ministère,
l'évangélisation, la location ou l'entretien des locaux, etc. Mais il
faut absolument se départir de toute notion qui ferait que nos offrandes
nous donnent un pouvoir d'autorité, de direction, ou même de veto, dans
les églises.
Je rappelle à toute fin utile que ce n'est pas la
quantité qui fait la valeur de l'offrande, mais la qualité du cœur de
ceux qui les font. Notre offrande doit être déposée sur l'autel de Dieu,
offerte à Dieu, d'une manière désintéressée, sans idée d'un quelconque
intérêt personnel. Une offrande sans retour. Comme le vase brisé et le
parfum répandu sur le Seigneur Jésus.
« Comme Jésus était à Béthanie,
dans la maison de Simon le lépreux, une femme entra, pendant qu’il se
trouvait à table. Elle tenait un vase d’albâtre, qui renfermait un
parfum de nard pur de grand prix ; et, ayant rompu le vase, elle
répandit le parfum sur la tête de Jésus. Quelques-uns exprimèrent entre
eux leur indignation : -À quoi bon perdre ce parfum ? On aurait pu le
vendre plus de trois cents deniers, et les donner aux pauvres. Et ils
s’irritaient contre cette femme. Mais Jésus dit : Laissez-la. Pourquoi
lui faites-vous de la peine ? Elle a fait une bonne action à mon égard ;
car vous avez toujours les pauvres avec vous, et vous pouvez leur faire
du bien quand vous voulez, mais vous ne m’avez pas toujours. Elle a fait
ce qu’elle a pu; elle a d’avance embaumé mon corps pour la sépulture. Je
vous le dis en vérité, partout où la bonne nouvelle sera prêchée, dans
le monde entier, on racontera aussi en mémoire de cette femme ce qu’elle
a fait. » Matthieu 26.6-13
Un vase a été brisé et le parfum entièrement répandu sur
Jésus., un offrande entièrement "perdue", consumée par le feu !
Aujourd'hui, l'offrande se fait par différents moyens : des espèces, des
chèques ou autres formes de dons. On privilégie parfois l'anonymat. Car
Jésus dit que ta main gauche ne sache pas ce que donne ta main droite.
Le Seigneur donne ici une instruction personnelle à celui qui fait
l'offrande, justement dans ce sens de l'holocauste consumé par le feu.
Pour certains le geste des deux Marie, citées ci-dessus, répandant
leur parfum sur le Seigneur, était du gaspillage, mais pour Jésus leur
offrande avait une très grande valeur. C'était le geste d'amour de cœurs
donnés, une offrande entièrement désintéressée qu'il reçut
favorablement, l'odeur d'un parfum qui lui a été agréable. Cela a été
une forme d'holocauste, l'expression un don total et sans retour, perdu
pour soi, comme un sacrifice entièrement consumé par le feu, dont
l'odeur est agréable à Dieu.
C'est dans cet esprit que les offrandes
des chrétiens de Philippes envoyées à l'apôtre Paul furent aussi
«
un parfum de bonne odeur, un sacrifice que Dieu accepte, et qui lui est
agréable. » Philippines 4.18
Conclusion
En conclusion, notre vie
entièrement donnée au Seigneur est l'offrande qui lui est le plus
agréable et qui donne de la valeur à toutes nos autres offrandes.