La communion fraternelle
dont il est question dans le Nouveau Testament est l'union
spirituelle de ceux qui ont cru au Seigneur Jésus-Christ.
Le
mot "communion" est la traduction du grec : koinonia, qui
désigne, d'une manière générale, des choses communes à
plusieurs personnes, auxquelles elles participent ensemble, dans
lesquelles elles sont unies. Dans ce sens, le mot
"communion" peut s'appliquer dans des domaines divers,
comme des associations ou la participation de plusieurs personnes à
une même cause, idée ou activité.
Ce
qui nous intéresse ici, c'est la "communion fraternelle" que
pratiquent ceux qui croient au Seigneur Jésus-Christ, qui sont devenus
ses disciples, qui sont nés de nouveau, qui sont maintenant
"enfants de Dieu".
C'est beaucoup plus qu'une unité naturelle qui fait que des personnes
sont en accord et s'associent.
S'il
est facile d'être en bons termes avec des gens sympathiques que nous
rencontrons une fois par semaine, le dimanche matin ou dans quelques
rassemblements ponctuels, cela l'est moins quand il s'agit d'avoir des
relations suivies et des activités communes.
Le
fait que nous sommes exhortés à persévérer dans la communion fraternelle
nous fait penser qu'elle ne va pas de soi et qu'elle peut
être difficile, car elle concerne des personnes différentes dont
le caractère et les idées sont souvent opposés.
Selon la pensée de Dieu c'est une union spirituelle qui s'opère par
l'Esprit de Dieu donnant la même vie à ceux et celle qui croient
réellement au Seigneur Jésus-Christ, la vie éternelle, c'est à dire la
vie qui vient de Dieu, qui est en Jésus-Christ et que le Saint-Esprit
communique.
De même que les frères et sœurs d'une même famille sont unis par un lien
biologique naturel, les frères et sœurs de la famille dont Dieu est le
Père et Jésus le frère aîné, sont unis par le lien de l'Esprit de Dieu
qui habitent en chacun d'eux.
Nous l'avons bien compris, il s'agit de beaucoup plus que la décision que
prendrait plusieurs personnes d'unir leurs idées, leurs projets, leurs
activités...
Le vrai sens de la "kononia" du royaume de Dieu c'est premièrement
l'union spirituelle dans une vie commune, celle de l'Esprit de Dieu, qui se traduit par la mise en commun de plusieurs choses dans
lesquelles ceux qui sont concernés persévèrent.
Ils
persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la
communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les
prières.
La
crainte s’emparait de chacun, et il se faisait beaucoup de
prodiges et de miracles par les apôtres.
Tous
ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, et ils avaient
tout en commun.
Ils
vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en
partageaient le produit entre tous, selon les besoins de
chacun.
Ils
étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple, ils
rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur
nourriture avec joie et simplicité de cœur,
louant Dieu, et trouvant grâce auprès de tout le
peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église
ceux qui étaient sauvés.
Ceux qui croyaient avaient reçu la même vie de l'Esprit de Dieu
et étaient unis dans la même foi, le même salut, dans
la solidarité, dans les prières, le témoignage, une bonne conduite, la
glorieuse espérance du retour du Seigneur Jésus-Christ.
C'est
donc plus qu'un rassemblement de personnes, c'est une unité d'âme et
d'esprit dans le Seigneur.
La multitude de ceux qui
avaient cru n’était qu’un cœur et qu’une âme.
Actes
4:32
Il
ne s'agit pas seulement de prier ou de chanter ensemble dans des
réunions ou dans des cultes, mais d'être véritablement unis en
Jésus-Christ, jusque dans les choses les plus matérielles.
Nul ne disait que ses biens lui appartinssent en propre, mais tout était
commun entre eux.
La
lecture de Actes 2.42/47, nous laisse à la fois
admiratifs et nostalgiques.
Admiratifs,
parce que nous réalisons l'action puissante de l'Esprit
Saint pour amener des hommes et des femmes de la même
nature que nous à cette communion fraternelle, au point que
des milliers de personnes étaient d'un même cœur et d'une
même âme et que tout était commun entre eux.
Nostalgiques, parce que nous
constatons avec tristesse que très vite les choses ont changé et
qu'aujourd'hui, dans le monde, la situation de l'ensemble
de ceux et celles qui confessent croire en Christ et lui
appartenir est bien confuse.
Assez tôt, après un temps
d'euphorie, un conflit s'est produit dans l'église
de Jérusalem, très vite réglé, il est vrai. (Actes
6).
Cependant,
nous y discernons les tendances du cœur humain, tout de suite
prêt au murmure et à la contestation, comme s'il n'y avait pas
de moyens plus spirituels, donc plus paisibles de régler les
différents.
En
continuant la lecture, nous trouvons d'autres conflits, parfois
apaisés :.
Actes
11.1/3 Les apôtres
et les frères qui étaient dans la Judée apprirent que les
païens avaient aussi reçu la parole de Dieu.
Et lorsque Pierre fut monté à Jérusalem, les fidèles
circoncis lui adressèrent des reproches,
en disant: Tu es entré chez des incirconcis, et tu as
mangé avec eux...
...
Après avoir entendu cela, ils se calmèrent, et ils glorifièrent
Dieu, en disant: Dieu a donc accordé la repentance aussi aux
païens, afin qu’ils aient la vie. 11.18
Mais
certains ne trouvent pas d'issue et provoquent une séparation
douloureuse :
Actes
15.36 Quelques
jours s’écoulèrent, après lesquels Paul dit à Barnabas :
Retournons visiter les frères dans toutes les villes où nous
avons annoncé la parole du Seigneur, pour voir en quel état
ils sont.
Barnabas
voulait emmener aussi Jean, surnommé Marc;
mais Paul jugea plus convenable de ne pas prendre avec
eux celui qui les avait quittés depuis la Pamphylie, et qui
ne les avait point accompagnés dans leur œuvre.
Ce
dissentiment fut assez vif pour être cause qu’ils se séparèrent
l’un de l’autre. Et Barnabas, prenant Marc avec lui,
s’embarqua pour l’île de Chypre.
Les
épîtres du Nouveau Testament, contiennent
des paroles qui nous portent à la réflexion :
-
de
nombreuses mises en garde et des exhortations, concernant la
nécessité du pardon réciproque, du support mutuel, de la
charité, des efforts pour conserver la communion
fraternelle.
-
des
reproches au sujet des querelles, des disputes, des animosités,
des divisions.
-
des
constats attristés comme dans l'église des Corinthiens. 1
Cor. 1:11
Car,
mes frères, j’ai appris à votre sujet, par les gens de
Chloé, qu’il y a des disputes au milieu de vous.
Tout
cela nous montre que ces problèmes ne sont pas nouveaux, mais
nous constatons que la situation de l'église se dégrade de
plus en plus, selon la parole du Seigneur :
Et,
parce que l’iniquité se sera accrue, la charité du plus
grand nombre se refroidira.
Matthieu
24:12
La
communion fraternelle
est le fruit du Saint-Esprit, le produit de l'amour fraternel,
mais aussi l'œuvre de notre persévérance et de nos efforts,
en ce sens que le Saint-Esprit l'inspire et la développe, si
nous faisons les efforts nécessaires pour la rechercher et la
préserver.
Le
Saint-Esprit produit l'amour, la joie la paix, la bonté, la
bienveillance, la fidélité, la patience, la douceur et la
maîtrise de soi.
La
chair produit l’impudicité,
l’impureté, la dissolution,
l’idolâtrie, la magie, les inimitiés, les
querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les
divisions, les sectes,
l’envie, l’ivrognerie, les excès de table, et
les choses semblables.
Voulez
vous savoir quel est le démon qui produit ces dernières choses
? C'est notre propre chair.
En
effet, puisqu’il y a parmi vous de la jalousie et des
disputes, n’êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas
selon l’homme? 1
Corinthiens 3:3
N'essayons
pas de chasser des démons illusoires, mais crucifions la chair
avec ses passions et ses désirs.
La
communion fraternelle est
un élément essentiel pour notre édification personnelle et
celle des
églises, ainsi que pour le témoignage de l'Évangile auprès
des inconvertis.
Jésus
a dit : A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples,
si vous avez de l’amour les uns pour les autres.
Jean
13:35
Si
nous reconnaissons l'importance de la communion fraternelle, les enfants
de Dieu sont aussi exhortés au discernement et à à la prudence.
Ne
vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. Car quel
rapport y a-t-il entre la justice et l’iniquité? ou qu’y a-t-il de
commun entre la lumière et les ténèbres? Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial? ou quelle part a le fidèle
avec l’infidèle? Quel rapport y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles? Car nous
sommes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l’a dit: J’habiterai et
je marcherai au milieu d’eux; je serai leur Dieu, et ils seront mon
peuple. C’est pourquoi, Sortez du milieu d’eux, Et séparez-vous, dit le
Seigneur; Ne touchez pas à ce qui est impur, Et je vous accueillerai. Je serai pour vous un père, Et vous serez pour moi des fils et des
filles, Dit le Seigneur tout-puissant. 2 Corinthiens 6.14/18
Il
y a des gens avec qui nous ne pouvons pas être en communion, ni même
simplement associés : des incrédules, des iniques, des injustes,
des idolâtres. Certaines
unions engendrent bien des difficultés et des épreuves. Alors soyons
prudents et sages, attentifs aux conseils de Dieu.
L'apôtre Paul
fait la différence entre ceux du dehors, les inconvertis et ceux qui se
nomment frères (ou sœurs) en Christ. Il met en garde contre une
certaine tolérance à l'égard de ceux qui se disent disciples de
Christ mais qui vivent dans le péché et refusent de changer de
conduite.
Je vous ai écrit dans ma lettre de ne pas
avoir de relations avec ceux qui se livrent à l’inconduite sexuelle. Ce n’est pas d’une manière absolue avec tous ceux qui s’y livrent
en ce monde, ni avec tous les gens avides, rapaces ou idolâtres ;
autrement, vous devriez bel et bien sortir du monde. Maintenant, ce que je vous ai écrit, c’est de ne pas avoir de
relations avec quelqu’un qui, tout en se nommant frère, se livrerait
à l’inconduite sexuelle, à l’avidité, à l’idolâtrie, aux
insultes, à l’ivrognerie ou à la rapacité –– et même de
ne pas manger avec un tel homme. 1 Corinthiens 5.9/11
Nous
avons dans le monde des relations professionnelles, familiales, sociales,
qui peuvent être cordiales, sympathiques, parfois amicales, ou tout
simplement nécessaires. Mais la communion fraternelle, va au
delà d'une simple relation, car elle implique une union spirituelle entre
ceux qui sont enfants de Dieu.
Ceux
qui appartiennent au Seigneur Jésus-Christ, ont en commun un même
Sauveur et Seigneur, un même Dieu et Père, un même Esprit, une même
source de foi et de vie. Ils sont donc appelés à la communion
fraternelle, mais cette union commune n'est pas évidente.
Nos
relations avec les chrétiens peuvent être simplement courtoises,
sympathiques, amicales, sans aller jusqu'à la communion fraternelle véritable.
Vivre en communion
Nous
connaissons souvent la signification des choses, la manière dont elles
doivent être pratiquées, mais nous avons des difficultés à les
vivre. Or
la communion fraternelle doit avant tout "se vivre".
Dans le Nouveau
Testament, elle a un sens profondément spirituel.
Selon
la pensée de Dieu, c'est une relation particulière entre ses enfants,
une situation dans laquelle ceux qui sont engagés sont réellement unis,
dépendants les uns des autres, jusqu'à n'avoir qu'un cœur, une âme et
même des biens communs, parce qu'ils sont nés d'un même Père.
La multitude de ceux qui avaient cru n’était qu’un cœur et
qu’une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartinssent en propre,
mais tout était commun entre eux. Actes 4:32
L'apôtre
Paul définit cette communion par une phrase très forte :
...
ayant un même sentiment, un même amour, une même âme, une même pensée.
Philippiens 2:2
La
communion, selon la pensée de Dieu, est le fruit de l'amour de Dieu que
le Saint-Esprit produit dans le cœur des disciples de Christ.
Elle
renferme l'idée d'affection, d'amitié, de lien, bien précisée dans les
instructions données aux disciples de Christ, les enfants de
Dieu :
Par amour fraternel, soyez pleins "d’affection" les uns pour les
autres; par honneur, usez de prévenances réciproques. Romains 12:10
Soyez fidèles à Dieu, et en même temps ayez de "l’amitié"
pour vos frères et sœurs chrétiens. Ayez de "l’amitié" pour eux et
aussi de "l’amour". 2 Pierre 1:7
Mais, par–dessus tout cela, mettez la ceinture de l’amour, car
l’amour liera ces vertus parfaitement ensemble et rendra votre
communion indissoluble. Colossiens 3:14
Jésus
exprime le sens de cette communion dans sa prière :
...
afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je
suis en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous, pour que le monde
croie que tu m’as envoyé. Jean 17:21
La
communion fraternelle, comme son nom l'indique, concerne des frères et
des sœurs d'une même famille spirituelle : les enfants de Dieu.
Elle
est donc d'origine et d'essence divines. Elle prend sa source en Dieu et
en Christ par le Saint-Esprit.
Si la communion fraternelle est inspirée par le Saint-Esprit, elle demande
aussi notre participation active pour la rechercher, l'établir,
l'entretenir et la développer.
Elle
n'est pas exclusive à l'église locale ou à la communauté à laquelle
nous appartenons. Elle va bien au-delà.
Elle n'est pas le produit de la volonté de s'unir pour faire des
choses ensemble, dans différents domaines : caritatif. religieux
des cultes, des réunions de prière, des rassemblements chrétiens ou
d'autres activités "chrétiennes". Elle n'est pas "l'unité œcuménique"
La
communion fraternelle est le fruit du Saint-Esprit qui fait naître dans
le cœur de tout enfant de Dieu, né de nouveau, la conscience de son
union avec les autres membres de sa famille spirituelle, en dehors de
toute dénomination, églises, mouvements ou autres groupes. Bien souvent
ces derniers, sont des obstacles à sa réalisation, car ils élèvent des
murs entre les enfants de Dieu.
Nous
remarquons hélas qu'il suffit de déclarer son appartenance à
telle église ou telle mouvement ou dénomination pour que les visages,
les cœurs et les portes se ferment.
Dans
une même ville, un même quartier, un même immeuble, on peut se dire bonjour en se croisant dans
la rue, dans l'ascenseur
ou le hall, avec la Bible dans la main, pour aller à des cultes différents,
mais la relation s'arrête à cette salutation polie. La
communion fraternelle est plus qu'une fréquentation d'église, plus que
chanter ou prier ensemble, quoique ces choses en font partie.
Si
je suis né de nouveau, le témoignage intérieur du Saint-Esprit
m'inspire, à l'égard des enfants de Dieu, des sentiments d'amour
fraternel, la joie de les rencontrer et de les découvrir, le désir d'établir
et d'approfondir une vraie communion spirituelle.
Quiconque croit que Jésus est le Christ, est né de Dieu, et
quiconque aime celui qui l’a engendré aime aussi celui qui est né de
lui. 1 Jean 5:1
La
communion fraternelle, selon l'Esprit de Dieu, a sa source en Dieu et en Jésus-Christ
par le Saint-Esprit. C'est parce que nous sommes dans cette communion avec
le Père, le Fils et le Saint-Esprit, que nous pouvons être en communion
avec ceux qui vivent le même témoignage.
Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons
entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé
et que nos mains ont palpé, –– il s’agit de la parole de la
vie (car la vie s’est manifestée, nous avons vu, nous rendons témoignage
et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père
et qui s’est manifestée à nous) –– ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, à vous
aussi, pour que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Or notre
communion est avec le Père et avec son Fils, Jésus–Christ. Cela, nous, nous l’écrivons, pour que notre joie soit complète. Le
message que nous avons entendu de lui et que nous vous annonçons,
c’est que Dieu est lumière, et qu’il n’y a pas en lui de ténèbres. Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, et que nous
marchions dans les ténèbres, nous mentons et nous ne faisons pas la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, comme lui–même est dans la
lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang
de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché. 1 Jean 1.1/7
Soyons à l'écoute de Dieu
Persévérons
dans l’amour fraternel. Hébreux 13.1
Veillons
à ce que nul ne se prive de la grâce de Dieu; à ce
qu’aucune racine d’amertume, poussant des rejetons, ne
produise du trouble, et que plusieurs n’en soient infectés.
Hébreux 12:15
Faisons
tous vos efforts
pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la science,
à la science la tempérance, à la tempérance la
patience, à la patience la piété,
à la piété l’amour fraternel, à l’amour
fraternel la charité.
Car
si ces choses sont en vous, et y sont avec abondance, elles ne
vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance
de notre Seigneur Jésus-Christ.
Mais
celui en qui ces choses ne sont point est aveugle, il ne voit
pas de loin, et il a mis en oubli la purification de ses
anciens péchés.
C’est
pourquoi, frères, appliquez-vous d’autant plus à affermir
votre vocation et votre élection; car, en faisant cela, vous
ne broncherez jamais.
C’est
ainsi, en effet, que l’entrée dans le royaume éternel de
notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ vous sera pleinement
accordée.
La
communion fraternelle ( deuxième partie)
Dans la première partie de cette étude, il a été question de la
communion fraternelle en rapport avec la vie d'église.
Dans ce deuxième
texte, sans oublier ceux qui font partie d'une église locale, je
m'adresse surtout à ceux qui sont isolés par la distance ou qui
ont du mal à s'unir à d'autres chrétiens. Dans d'autres pages je parle
aussi de la communion entre les églises. Plus précisément de ce qu'elle
devrait être.
Le
fait que les disciples de Jérusalem persévéraient dans ce domaine, nous
fait penser que la communion fraternelle ne va pas de soi et qu'elle peut
être difficile, car elle concerne des personnes différentes dont
le caractère et les idées sont souvent opposés.
S'il
est facile d'être en bons termes avec des gens sympathiques que nous
rencontrons une fois par semaine, le dimanche matin ou dans quelques
rassemblements ponctuels, cela l'est moins quand il s'agit d'avoir des
relations suivies et des activités communes.
Le
mot "communion" est la traduction du grec : koinonia, qui
désigne, d'une manière générale, des choses communes à
plusieurs personnes, auxquelles elles participent ensemble, dans
lesquelles elles sont unies. Dans ce sens, le mot
"communion" peut s'appliquer dans des domaines divers,
comme des associations ou la participation de plusieurs personnes à
une même cause, idée ou activité.
Ce
qui nous intéresse ici, c'est la "communion fraternelle" que
pratiquent ceux qui croient au Seigneur Jésus-Christ, qui sont devenus
ses disciples, qui sont nés de nouveau, qui sont maintenant
"enfants de Dieu".
C'est beaucoup plus qu'une unité naturelle qui fait que des personnes
sont en accord et s'associent.
Selon la pensée de Dieu c'est une union spirituelle qui s'opère par
l'Esprit de Dieu donnant la même vie à ceux et celle ui croient
réellement au Seigneur Jésus-Christ, la vie éternelle, c'est à dire la
vie qu vient de Dieu, qui est en Jésus-Christ et que le Saint-Esprit
communique.
De même que les frères et sœurs d'une même famille sont unis par un lien
biologique naturel, les frères et sœurs de la famille dont Dieu est le
Père et Jésus le frère aîné, sont unis par le lien de l'Esprit de Dieu
qui habitent en chacun d'eux.
Nous l'avons bien copris, il s'agit de beaucoup plus que la décision que
prendrait plusieurs personnes d'unir leurs ides, leurs projets, leurs
activités...
Le vrai sens de la "kononia" du royaume de Dieu c'est premièrement cette
unition spirituelle dans une vie commune, celle de l'Esprit de Dieu.
Ensuite elle se traduit par la mise en commun de plusieurs choses dans
lesquelles ceux qui sont concrnés persévèrent.
Ils
persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la
communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les
prières.
La
crainte s’emparait de chacun, et il se faisait beaucoup de
prodiges et de miracles par les apôtres.
Tous
ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, et ils avaient
tout en commun.
Ils
vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en
partageaient le produit entre tous, selon les besoins de
chacun.
Ils
étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple, ils
rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur
nourriture avec joie et simplicité de cœur,
louant Dieu, et trouvant grâce auprès de tout le
peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église
ceux qui étaient sauvés.
Ceux qui croyaient avaient reçu la même vie de l'Esprit de Dieu
et étaient unis dans la même foi, le même salut, dans
laz solidarité, dans les prières, le témoignage, une bonne conduite, la
glorieuse espérance du retour du Seigneur Jésus-Christ.
L'apôtre Jude parle d'un salut commun, d'une même foi. Jude 1/3
Jude,
serviteur de Jésus-Christ, et frère de Jacques, à ceux qui ont été
appelés, qui sont aimés en Dieu le Père, et gardés pour Jésus
Christ: que la miséricorde, la paix et la charité vous soient multipliées! Bien-aimés, comme je désirais vivement vous écrire au sujet de notre
salut commun, je me suis senti obligé de le faire afin de vous exhorter
à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour
toutes.
Si
nous reconnaissons l'importance de la communion fraternelle, les enfants
de Dieu sont aussi exhortés à la prudence.
Ne
vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. Car quel
rapport y a-t-il entre la justice et l’iniquité? ou qu’y a-t-il de
commun entre la lumière et les ténèbres? Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial? ou quelle part a le fidèle
avec l’infidèle? Quel rapport y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles? Car nous
sommes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l’a dit: J’habiterai et
je marcherai au milieu d’eux; je serai leur Dieu, et ils seront mon
peuple. C’est pourquoi, Sortez du milieu d’eux, Et séparez-vous, dit le
Seigneur; Ne touchez pas à ce qui est impur, Et je vous accueillerai. Je serai pour vous un père, Et vous serez pour moi des fils et des
filles, Dit le Seigneur tout-puissant. 2 Corinthiens 6.14/18
Il
y a des gens avec qui nous ne pouvons pas être en communion, ni même
simplement associés : des incrédules, des iniques, des injustes,
des idolâtres. Certaines
unions engendrent bien des difficultés et des épreuves. Alors soyons
prudents et sages, attentifs aux conseils de Dieu. L'apôtre
Paul écrit de ne pas avoir de relations avec des personnes qui se prétendent
enfants de Dieu et qui vivent dans le péché :
Je vous ai écrit dans ma lettre de ne pas
avoir de relations avec ceux qui se livrent à l’inconduite sexuelle. Ce n’est pas d’une manière absolue avec tous ceux qui s’y livrent
en ce monde, ni avec tous les gens avides, rapaces ou idolâtres ;
autrement, vous devriez bel et bien sortir du monde. Maintenant, ce que je vous ai écrit, c’est de ne pas avoir de
relations avec quelqu’un qui, tout en se nommant frère, se livrerait
à l’inconduite sexuelle, à l’avidité, à l’idolâtrie, aux
insultes, à l’ivrognerie ou à la rapacité –– et même de
ne pas manger avec un tel homme. 1 Corinthiens 5.9/11
Paul
fait la différence entre ceux du dehors, les inconvertis et ceux qui se
nomment frères (ou sœurs) en Christ.
Nous
avons dans le monde des relations professionnelles, familiales, sociales,
qui peuvent être cordiales, sympathiques, parfois amicales, ou tout
simplement nécessaires. Mais la communion fraternelle, va au
delà d'une simple relation, car elle implique une union spirituelle entre
ceux qui sont enfants de Dieu.
Ceux
qui appartiennent au Seigneur Jésus-Christ, ont en commun un même
Sauveur et Seigneur, un même Dieu et Père, un même Esprit, une même
source de foi et de vie. Ils sont donc appelés à la communion
fraternelle, mais cette union commune n'est pas évidente.
Nos
relations avec les chrétiens peuvent être simplement courtoises,
sympathiques, amicales, sans aller jusqu'à la communion fraternelle véritable.
Nous
connaissons souvent la signification des choses, la manière dont elles
doivent être pratiquées, mais nous avons des difficultés à les
vivre.
Or
la communion fraternelle doit avant tout se vivre. Dans le Nouveau
Testament, elle a un sens profondément spirituel.
Selon
la pensée de Dieu, c'est une relation particulière entre ses enfants,
une situation dans laquelle ceux qui sont engagés sont réellement unis,
dépendants les uns des autres, jusqu'à n'avoir qu'un cœur, une âme et
même des biens communs, parce qu'ils sont nés d'un même Père.
La multitude de ceux qui avaient cru n’était qu’un cœur et
qu’une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartinssent en propre,
mais tout était commun entre eux. Actes 4:32
L'apôtre
Paul définit cette communion par une phrase très forte :
...
ayant un même sentiment, un même amour, une même âme, une même pensée.
Philippiens 2:2
La
communion, selon la pensée de Dieu, est le fruit de l'amour de Dieu que
le Saint-Esprit produit dans le cœur des disciples de Christ.
Elle
renferme l'idée d'affection, d'amitié, de lien. Il est question dans les
instructions pour les disciples de Christ, les enfants de Dieu : d'amour
fraternel, d'affection fraternelle, du lien de la charité.
Romains
12:10 Par amour fraternel, soyez pleins d’affection les uns pour les
autres; par honneur, usez de prévenances réciproques.
2
Pierre 1:7 Soyez fidèles à Dieu, et en même temps ayez de l’amitié
pour vos frères et sœurs chrétiens. Ayez de l’amitié pour eux et
aussi de l’amour.
Colossiens
3:14 Mais, par–dessus tout cela, mettez la ceinture de l’amour, car
l’amour liera ces vertus parfaitement ensemble et rendra votre
communion indissoluble.
Jésus
exprime le sens de cette communion dans sa prière :
...
afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je
suis en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous, pour que le monde
croie que tu m’as envoyé. Jean 17:21
La
communion fraternelle, comme son nom l'indique, concerne des frères et
des sœurs d'une même famille spirituelle : les enfants de Dieu.
Elle
est donc d'origine et d'essence divines. Elle prend sa source en Dieu et
en Christ par le Saint-Esprit.
La
communion fraternelle est inspirée par le Saint-Esprit, mais elle demande
notre participation active pour la rechercher, l'établir,
l'entretenir et la développer.
Elle
n'est pas exclusive à l'église locale ou à la communauté à laquelle
nous appartenons. Elle va bien au-delà.
Elle n'est pas le produit de la volonté de s'unir pour faire des
choses ensemble, dans différents domaines : caritatif. religieux
des cultes, des réunions de prière, des rassemblements chrétiens ou
d'autres activités "chrétiennes". Elle n'est pas "l'unité œcuménique"
La
communion fraternelle est le fruit du Saint-Esprit qui fait naître dans
le cœur de tout enfant de Dieu, né de nouveau, la conscience de son
union avec les autres membres de sa famille spirituelle, en dehors de
toute dénomination, églises, mouvements ou autres groupes. Bien souvent
ces derniers, sont des obstacles à sa réalisation, car ils élèvent des
murs entre les enfants de Dieu.
Nous
remarquons hélas qu'il suffit de déclarer son appartenance à
telle église ou telle mouvement ou dénomination pour que les visages,
les cœurs et les portes se ferment.
Dans
une même ville, un même quartier, un même immeuble, on peut se dire bonjour en se croisant dans
la rue, dans l'ascenseur
ou le hall, avec la Bible dans la main, pour aller à des cultes différents,
mais la relation s'arrête à cette salutation polie. La
communion fraternelle est plus qu'une fréquentation d'église, plus que
chanter ou prier ensemble, quoique ces choses en font partie.
Si
je suis né de nouveau, le témoignage intérieur du Saint-Esprit
m'inspire, à l'égard des enfants de Dieu, des sentiments d'amour
fraternel, la joie de les rencontrer et de les découvrir, le désir d'établir
et d'approfondir une vraie communion spirituelle.
Quiconque croit que Jésus est le Christ, est né de Dieu, et
quiconque aime celui qui l’a engendré aime aussi celui qui est né de
lui. 1 Jean 5:1
La
communion fraternelle, selon l'Esprit de Dieu, a sa source en Dieu et en Jésus-Christ
par le Saint-Esprit. C'est parce que nous sommes dans cette communion avec
le Père, le Fils et le Saint-Esprit, que nous pouvons être en communion
avec ceux qui vivent le même témoignage.
Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons
entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé
et que nos mains ont palpé, –– il s’agit de la parole de la
vie (car la vie s’est manifestée, nous avons vu, nous rendons témoignage
et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père
et qui s’est manifestée à nous) –– ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, à vous
aussi, pour que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Or notre
communion est avec le Père et avec son Fils, Jésus–Christ. Cela, nous, nous l’écrivons, pour que notre joie soit complète. Le
message que nous avons entendu de lui et que nous vous annonçons,
c’est que Dieu est lumière, et qu’il n’y a pas en lui de ténèbres. Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, et que nous
marchions dans les ténèbres, nous mentons et nous ne faisons pas la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, comme lui–même est dans la
lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang
de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché. 1 Jean 1.1/7
Établir
et entretenir la communion fraternelle
Peut
être faites vous partie des timides, des réservés, des craintifs ? Vous
êtes peut être méfiants ou prudents à l'excès à cause d'expériences
malheureuses dans vos relations ? Mais peut-être êtes vous simplement
d'une nature solitaire ?
La
communion fraternelle demande des efforts : celui d'aller vers les autres,
de surmonter nos réticences ou nos craintes, d'engager une relation.
Elle
se construit souvent petit à petit, le temps que la confiance s'établisse,
mais elle est surtout l'œuvre du Saint-Esprit qui habite dans nos cœurs
et nous y conduit.
Elle
nécessite une recherche assidue
Ainsi donc, recherchons ce qui contribue à la paix et à l’édification
mutuelle. Romains 14:19
Recherche la justice, la foi, la charité, la
paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur. 2
Timothée 2:22
Faites tous vos efforts pour joindre ... à
la persévérance la piété, à la piété l’affection fraternelle, à l’affection fraternelle
l’amour.
2 Pierre 1.5/7
Il
y a des choses très simples et faciles qui permettent d'établir et
d'entretenir la communion fraternelle :
Un
courrier d'encouragement, de nouvelles, de remerciements. Avec Internet
c'est tellement facile. Mais même sans cela, prenons le temps d'envoyer
un courrier postal. Cela fait tellement de bien de recevoir des
nouvelles.
Un
appel téléphonique pour une salutation, une demande de nouvelle ou une
proposition d'aide. La voix c'est encore mieux qu'un texte écrit.
Une
invitation ou une visite, à la maison, pour parler un peu autour d'un
café ou d'une tasse de thé.
Je
me souviens avec plaisir de ces rencontres très simples chez des frères
et sœurs : on bavardait un moment, puis quelqu'un ouvrait la Bible,
lisait un passage et sans autres commentaires, nous priions ensemble.
Notre affection réciproque s'en trouvait renforcée.
Voici
chers frères et sœurs quelques réflexions pour vous aider, nous aider,
à pratiquer la communion fraternelle, cette vertu merveilleuse à
laquelle Dieu nous appelle et qui fait partie des choses que l'Esprit de
Christ produit dans le cœur des enfants de Dieu.
En
conclusion je vous invite à lire l'exhortation de l'apôtre Paul, dans sa
lettre à l'église de Philippe. 2. 1 à 11
S’il
y a donc quelque encouragement dans le Christ, s’il y a quelque réconfort
de l’amour, s’il y a quelque communion de l’Esprit, s’il y a
quelque tendresse et quelque magnanimité, comblez ma joie en étant
bien d’accord ; ayez un même amour, une même âme, une seule
pensée ...
Léopold Guyot, pasteurweb
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